Impotens Deus

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bon de commande - IMPOTENS DEUS

Impotens Deus. Traduction : « Dieu impuissant ». Au double sens du terme : ni souveraineté ni fécondité. Une simple hypothèse aussi usée que le monde et qui ne tient aucune de ses promesses. Exit l’Éternel !

Telle est, après trente ans de désintoxication, la conclusion de l’auteur, qui fut prêtre. Mais son constat n’est pas amer pour autant, plutôt serein et même radieux : l’Homme seul. Charnel et périssable. Pitoyable et sublime. Enfin affranchi ! Et à foi neuve, catéchisme inédit : le contraire de croire ? Savoir. Le contraire de prier ? Rire. Le contraire de mourir ? Jouir.

Pour témoigner ici de cette conversion, point de théorie ni d’arguties, surtout pas un autre traité d’athéologie. Juste des mots en rafale, à la volée. Pour jongler et peut-être semer... Des mots que l’auteur a ratissés dans son œuvre comme on rassemble une collection - comme on concentre une mitraille ! Des mots charnus, crus et drus, faits de nerfs et de sang, de sperme et de larmes, humains quoi !

Du coup, l’auteur persiste et signe. Cette anthologie éruptive signe sa vraie vocation et son pedigree : athée. Au sens où l’entendait Sartre avec cette acuité réjouissante : un maniaque de Dieu qui voit partout son absence. Telle est la passion du renégat. Dans la double acception du terme : tourment et enthousiasme.

Et le lecteur ? Qu’il soit croyant zélé ou mécréant confirmé, follement gay ou hétéronormé voire fifty-fifty, consentira-t-il à se remettre en question ? À se laisser interpeller ? Et pour ce faire osera-t-il répondre à l’invite de l’ange comme jadis dans le jardin milanais ? Tolle et lege. En français : « Prends et lis. »

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Extrait :
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Mes bien chers fils,

C’est pour Nous une félicité, que dis-je, une félicité, une Grâce, de Nous adresser à vous aujourd’hui, en ce temps de l’Avent – Adventus Domini, temps de la venue de Notre-Seigneur que nous allons accueillir à Noël. Certes, notre rencontre, bien chers fils homosexuels, est inhabituelle et c’est pourquoi Nous avons tenu à la rendre discrète, non pas dans le cadre de l’audience du mercredi, mais dans l’intimité de nos appartements pontificaux, afin que nul ne soit scandalisé. Car malheur à celui qui scandalise un seul de ces petits !

A l’instar de notre divin Maître dont Nous relayons la Voix, nous vous accueillons ici pour vous dire que Nous vous aimons, tels que vous êtes, vous les brebis les plus indignes et les plus peccamineuses du troupeau que votre Bon Pasteur néanmoins chérit, selon l’antique adage : qui aime bien châtre bien. Voici le message que Benedetto, votre Souverain Poncif, veut vous transmettre : quel que soit le destin des invertis, leur malignité mais aussi leur souffrance, et bien qu’ils soient le rebut du genre humain, l’opprobre des deux cités pécheresses et que leurs actes soient par nature intrinsèquement pervers et désordonnés, Nous ne jugeons pas, Nous ne condamnons pas, Nous compatissons, Nous faisant le plus humble parmi les humbles, serviteur des Serviteurs du Christ et Nous vous disons solennellement aujourd’hui : Dieu est amour. Ne vous lamentez donc pas, ne désespérez pas car Dieu vous chérit même si ses voies sont impénétrables et Nous souhaitons de tout cœur que son message de paternelle tendresse vous atteigne au tréfonds, dans le fondement de votre espérance puisque, disait l’Apôtre, là où le péché abonde, la Grâce surabonde.

Puisque ce soir, Nous l’avons dit, c’est l’insolite qui nous réunit, contact exceptionnel, audacieux, curieux… pour ne pas dire ignominieux, c’est ce thème de l’inédit que Nous avons choisi comme thème central de notre homélie : Dieu nous interpelle au cœur des événements les plus humbles. Dans la rencontre la plus inattendue, il pétrit nos âmes et ensemence notre foi à l’ombre du quotidien. C’est déjà le thème de Noël : Emmanuel, Dieu avec nous. Oui, Dieu se dévoile et se donne là où l’on ne l’attend pas car, disait encore l’Apôtre, tout est grâce au cœur de votre disgrâce. Pour preuve, mes bien chers fils, Nous voudrions - afin que votre conversion soit patente et que se tende jusqu’au ciel l’énergie de votre repentance - Nous voudrions donc vous citer trois témoignages : trois rencontres humaines singulières, trois anecdotes prosaïques au travers desquelles le Seigneur s’est frayé un chemin jusqu’aux iniques que vous êtes. Bienheureuse faute ! Providence inouïe. Ce sont des événements tout simples qu’on Nous a livrés en confusion, plus exactement en confession. Nous aurions sans doute dû les conserver dans le secret de notre alcôve… pardon, de notre chapelle privée mais Nous avons pensé que ces témoignages de vie pouvaient vous édifier, car, comme disait celui que Nous avons évoqué lors du dernier synode, un bien triste apôtre celui-là et qui n’était pas des nôtres : « Il n’est point de secret que le temps ne révèle ». Révélation, telle est bien la pointe de la Vérité dont Nous sommes le garant, le cœur du message dont Nous sommes le dépositaire : le Verbe s’est fait chair (même si triste est la chair)… le Verbe s’est donc fait chair et il a planté parmi nous sa tente. In principio erat verbum et verbum caro factum est.

Notre premier témoignage émane – vous allez sourire, mes bien chers fils, mais c’est la stricte vérité ! – notre témoignage émane donc d’un cambrioleur, modeste truand, presque inoffensif qui sévit néanmoins aujourd’hui encore en pillant les villas d’Ostie. C’est malgré tout un brave homme et, Nous qui connaissons bien les arcanes de la Banque du St Esprit, Nous Nous divertissons souvent de son touchant amateurisme. Un jour, juste avant de lui donner l’absolution, (à l’époque, Nous n’étions que vicaire en Bavière ; ce n’est que plus tard que le lascar Nous suivit jusque dans la Ville Sainte), bref, Nous avions été ému par la mésaventure qui lui était arrivée. L’homme était en train de cambrioler un appartement, quand il entendit soudain une voix : « C'est mal ce que tu fais, Jésus te regarde et il va venir. » Notre Zachée moderne se retourne interloqué et voit un perroquet qui lui répète : « C'est mal ce que tu fais, Jésus te regarde et il va venir. » Le cambrioleur rétorque alors : « Tu sais, coco, moi, j'en ai rien à foutre de ton Jésus… » Pardonnez-moi, mes fils, mais la vérité historique Nous oblige à rapporter ces propos, aussi choquants soient-ils. Edulcorons-les néanmoins afin de ne pas scandaliser le moindre de ces bambins. L’homme réplique donc : « Moi, de Jésus, peut m’en chaut mais dis plutôt, mon ami, comment t’appelles-tu ? » - « Je m'appelle Alexandre, c'est mal ce que tu fais, Jésus te regarde et il va venir. » - « Arrête de me casser les couilles… pardon, arrête d’exacerber ma trop humaine patience, dis-moi encore, Alexandre, c'est un drôle de nom pour un perroquet, non ?»

- « Et Jésus, c'est pas un drôle de nom pour un pitt bull ? »

(…)

Extrait du chapitre 1


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LE BAISER AU LEPREUX


Pour Hugo le Battant

Trois heures du matin. Je rentre chez moi à scooter. Il faut être dingue pour une virée à cette heure ! Heureusement, en ce début juillet, il fait bon, presque doux. Je viens de laisser Hugo. Nous nous sommes rencontrés tout à l’heure (hier soir !) pour la première fois. Il avait entendu parler de mon atelier d’écriture et voulait en savoir un peu plus. Envoi de doc, projet de rencontre informelle (peut-on imaginer que la Littérature parfois prend corps ?!) bref, pour finir, c’est moi qui ai fait le déplacement. Au téléphone, je l’avais senti stressé, fébrile. Je le découvre tel : contrarié, tendu, une invraisemblable histoire de bagnole et d’assurance… L’appartement est dévasté, des papiers jonchent la moquette. Hugo hésite à me recevoir chez lui, mes fougasses ne demandent pourtant qu’à réchauffer l’atmosphère via le micro-onde… Rien n’y fait. Trop de bordel partout, trop de stress dans sa tête. Il a honte. Finalement, nous nous retrouvons dans un restaurant tout proche, à deux pas du lac. Il se détend enfin, nous échangeons, nous nous découvrons et – miracle – le courant passe enfin : Hugo est séropo, ne parvient pas à s’adapter à la vie savoyarde, pas d’amis, vie affective et sexuelle nulle, les CD4 à la baisse… Je lui parle de moi, du tournant périlleux de ma vie : à presque cinquante balais, j’assume enfin mon homosexualité, je déclenche volontairement le séisme, je meurs et renais avec toutes les conséquences qui en découlent : la famille explose, nos ados « savent », ma femme trouve l’alibi rêvé pour me larguer, avec le temps va tout s’en va… et mon ami lui aussi est séropo, très épris mais bancalement bi, rien n’est parfait… sauf la perche cuite à point, qui fait passer la potion de la vie.

Retour à l’appartement. J’ai apporté des compacts disc et nous écoutons ensemble la musique de relaxation que je lui ai concoctée. Enfin tout au bonheur de m’accueillir, Hugo téléphone à une vieille copine qui habite à deux pas. Elle accourt, nous bavardons amicalement. Notre hôte tient à visionner une vidéo qu’il vient de recevoir de Londres, un document très didactique sur l’univers homo. Je trouve cette approche outre-Manche délicieusement explicite ! La dame, contre toute attente, n’est pas du tout choquée ; elle se déclare mauvais juge, trouve pourtant ces english bien peu sexy, pouffe tout haut à la pensée de son vieux mari grincheux la surprenant à zieuter ces « cochonneries » ! Nous rions à notre tour. Isabelle en profite pour s’éclipser à la cuisine afin de lui rendre un air civilisé : une vaisselle de trois jours dégorge du bac ! Lâchement, nous laissons opérer la magie féminine…

Et c’est alors qu’une impulsion monte en moi, évidente, irrésistible – pas le désir, je le jure, ça se verrait ! – non, une force d’empathie, comme un devoir d’aimer, impérieux. Hugo s’est de nouveau rembruni, je le sais, je le sens. Alors – audace absolument inédite chez moi, inouïe – je m’approche, je l’effleure…

(…)

Extrait du chapitre 3


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SOMMAIRE


MES BIEN CHERS FILS
L’HYGIÈNE DU BLASPHÈME
LE BAISER AU LÉPREUX
RELENTS DE SACRISTIE
UN DEVOIR D’ATHÉISME
ECUMENICAL BRIGHT SPELL
L’EDEN REVISITE
UN AMOUR DE CHANOINE
ÉPITRE A MADEMOISELLE FIGARO
BANNIÈRES ET ENCENSOIRS
APHORICUBES A L’EAU BÉNITE
TSUNAMI PONTIFICAL
LES CLOCHES DU PARADIS
GRAINE D’ESPOIR
LES ORAISONS JACULATOIRES
AMOUR SACRÉ, AMOUR CASTRÉ
TEMPETE DANS UNE BURETTE
MON SEIGNEUR ET MON DIEU
CONFESSE SUR LA UNE
NOTRE-DAME-DES-DOULEURS
LE VENTRILOQUE DE DIEU
JÉSUS-FRIC SUPER-CRAC
LE DIABLE DE LOIC
LE DUO DES CONVERTIS
L’ARCHANGE DU LUXEMBOURG
MON HISTOIRE SAINTE
LE BON PASTEUR


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UN DEVOIR D’ATHÉISME

Le vieux Julius a ri franchement. Ce gosse l’amuse et l’attendrit. Raphaël est en verve. Plus moyen de l’arrêter !

RAPHAEL - En fait, ça me déplaît pas de rester dans le doute. Même à mon sujet… J’ai pas envie de montrer que je suis homo par des mimiques, ma façon de marcher, le genre « folle du cul » ! Moi, j’aime les hommes… enfin les garçons… mais j’en suis un, avant d’être pédé. C’est le plus important. Mais vous, Julius, comment avez-vous été sûr ? Vous l’avez su depuis toujours ? Même quand vous étiez curé ?

JULIUS - Je t’ai dit que j’avais été prêtre ?

RAPHAEL - Oui, oui. D’une manière détournée. Mais, méfiez-vous, je dis rien, je suis discret, j’observe et… j’imprime.

JULIUS - Tout cela est de l’histoire ancienne. De la préhistoire. Laisse tomber…

RAPHAEL - En fait… ça vous gêne de parler de tout çà...

JULIUS - Quoi ? L’homosexualité ?

RAPHAEL - Non, non bien sûr… je voulais dire… Dieu… la religion… quand vous étiez encore…(Julius l’interrompt brutalement.)

JULIUS - Non, ça ne me gêne pas. Pas du tout. Juste une question d’hygiène. Quand un chancre est enfin cicatrisé, il vaut mieux ne pas le gratter sans cesse, n’est-ce pas ? (Un temps de silence.) Sinon, c’est la rechute. Dieu… Dieu… qu’est-ce que tu en sais, toi ? (Silence embarrassé de Raphaël.) Ils disent tous que le cadavre du Bon Zeus bouge encore ! Aujourd’hui, on fait dans le spirituel, le retour aux racines, la revanche de Dieu. Sornettes ! Billevesées ! (Julius s’énerve) Intoxication médiatique ! Tu veux savoir, Raph, mes conclusions sur Dieu après 10 ans d’études et 40 ans de désintoxication théologique ? Dieu, c’est rien… trois fois rien. Une hypothèse… une rumeur… nada. Et je n’ai pas besoin qu’Il existe pour vouloir encore m’en débarrasser ! (silence) Fini le catéchisme, j’espère ! Bon. Rideau. (Après un pesant silence, Julius s’est radouci.) Excuse-moi, Raph, je m’emporte toujours… Qu’est-ce que tu veux savoir à la fin ? Tu voulais me questionner ?

RAPHAEL - Pas vous questionner… juste savoir… essayer de comprendre…

JULIUS - Comprendre quoi ?

RAPHAEL - Vous… dans votre jeunesse… C’est drôle, je n’arrive pas à vous imaginer curé… on en a déjà vaguement parlé… Et pourtant, ça devait vous aller pas mal !

JULIUS - C’est vrai, ça me coûte d’en parler. Mais c’est important de voir la vérité en face. Enfin, ma vérité…. Regarde, mardi dernier, comme tu t’es confié à moi… comme tu as osé être vrai… (Songeur) Avec toi, Raph, je ne veux plus fuir, je n’ai plus le temps et, surtout, tu ne le mérites pas… (Une pause) Si, si, tu peux me croire, j’ai été un bon prêtre, très crédible, un jeune abbé enthousiaste. Ah ! Si tu avais pu me voir alors sur mon Solex tous terrains…

RAPHAEL - Vous avez fait du Solex ! En soutane !

JULIUS - Mais non, je n’ai jamais porté de soutane, du moins pas très longtemps… J’étais déjà un peu hors-normes, sais-tu ? Un vicaire tout à fait dans le vent ! Oui, je courais à toute allure, partout, pour annoncer la Bonne Nouvelle. J’y croyais à cette époque, j’étais sincère… et si éloquent ! Tu ne peux pas imaginer, Raph, le succès que j’avais, surtout auprès des femmes. J’avais réponse à tout, incollable sur Dieu. Un ventriloque surdoué ! Chaque paroissien qui m’approchait, homme ou femme, repartait rassuré. Du moins ils avaient la politesse de me laisser croire que j’avais répondu à leurs questions…

RAPHAEL - Quoi comme questions ?

JULIUS- Des tas ! (Julius imite une femme.) « Mais, mon Père, pourquoi Dieu ne répond-il pas à mes prières ? Pourquoi se tait-il ? Pourquoi est-ce si difficile pour lui de communiquer ? - Quand le Seigneur se tait, c’est qu’Il vous écoute. » Ou encore (Julius imite une voix d’homme exaspérée.) « Mais le mal, la souffrance, bon Dieu, qu’est-ce que vous en faites ? Et ce bébé que ma femme a perdu dans son ventre ? – Tout vient du Père, tout retourne au Père. Dieu nous laisse libre. Que serait un amour sans liberté ? Dieu est pur Amour. » Evidemment ! (D’un ton à nouveau hargneux.) CQFD ! Imparable, non ?

RAPHAEL - Je sais pas… En tout cas, c’est des bonnes questions. Mais après… qu’est-ce qui s’est passé, après ? Pourquoi ça n’a plus marché ?

JULIUS - Pourquoi je suis parti ? Ah ! C’est à la fois compliqué et si simple… Tout est arrivé un jour d’été. À dire vrai, le ver était déjà dans le fruit… Tiens, un après-midi comme aujourd’hui. Il faisait très chaud, l’heure de la sieste, le téléphone avait sonné dans le presbytère. (Silence.) Longtemps, longtemps… la stridulation du malheur. Il a fallu que je parte à toute vitesse… (Autre très long silence.)…

(…)

Extrait du chapitre 5


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Mot de l'auteur :
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Fin novembre 2005, une bombe éclate : l'instruction romaine – relue et approuvée par Benoît XVI – interdisant désormais aux candidats homosexuels d'accéder à la prêtrise. Certes, je m'attendais à cette mesure, ayant été alerté depuis l'été par un correspondant italien. Il n'empêche, bien qu'athée, je suis scandalisé et meurtri : est-il encore concevable de faire l'amalgame entre homos et pédophiles ? De diaboliser et d'exclure en toute bonne conscience ? Imagine-t-on Jésus de Nazareth excluant les pédés du Royaume de son Père, lui qui avait un faible pour les marginaux de tous poils et de tout pedigree ! S'il s'agissait d'une toute autre institution que le Vatican, on aurait crié au scandale, on aurait pétitionné, on aurait saisi la Cour européenne des Droits de l'Homme… Or, à part les instances gay légitimement blessées et révoltées, peu de remous suscités par cette mesure inique. Sans doute d'autres croisades planétaires plus urgentes… Je suis si outré que je décide de publier un recueil de textes dans lesquels, rageant ou m'esclaffant, je dénoncerai l'angélisme et l'homophobie catholiques. Le titre de mon opus est tout trouvé : IMPOTENS DEUS. Le latin sonne sec et fort, comme un coup de grisou ou une gifle cinglante à cet ectoplasme inoffensif qu'ils dénomment DIEU – je l'appelle désormais Pouet Pouet – et que j'entends dégonfler comme un condom percé ! Certes, contre un délire collectif, une hypothèse vaseuse, nous ne pouvons rien. Mais contre ses représentants autoproclamés, contre les sbires enjuponnés de l'Eglise – et de toutes les religions globalement contemptrices du corps et sauvagement homophobes – nous pouvons, nous devons combattre. C'est ce que je fais aujourd'hui : contre les maux conjugués de la superstition, de l'intolérance et de l'exclusion, je ferraille à mots nus… et, comme souvent dans mon œuvre, à mes risques et périls.

Encore deux précisions. Par rapport à la première publication à l'automne 2006 par les éphémères Editions ALNA atlantique, la présente version a été habillée de neuf, entièrement revue, lestée de sept nouveaux textes. L'auteur considère cette version comme exhaustive, définitive, enfin idéale. D'autre part, puisque avec cet ouvrage la boucle est bouclée, il laisse à nouveau douze ans plus tard le mot de la fin au cher Jacques Gaillot, non dans un sursaut d'obédience, ni même pour désencombrer l'ego in extremis, simplement pour rendre un hommage fraternel au prophète évincé : la voix de l'homme est restée douce et le regard toujours aussi clair.


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Revue de Presse :
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Critique d'Yves Ramillon parue dans ILLICO du 17 novembre 2006 (version papier et sur le site)

Essai : CONTRE L’HOMOPHOBIE VATICANE

Alors qu’une jeune prêtre (William Nasarre) qui a depuis fait son coming-out, sort ses « confessions dérangeantes » (éd. JC Gawewitch), qui mieux qu’un ex-prêtre athée peut dénoncer ce qu’il nomme sans ambages « l’homophobie vaticane » ? Connu pour ses excellentes nouvelles érotiques (publiées par H&O), Michel Bellin présente dans « Impotens deus » vingt textes de diverses natures, percutants et jouissifs, auquel son parcours chahuté et pour le moins hors normes (déchasublé, il se marie, a quatre enfants puis se donne pleinement à l’homosexualité) donne un relief tout sauf benoît… comme on dit.

Dans Pagaye infos d’octobre 2006 (n°96)

Critique d’Eric Garnier

Qui était mieux qualifié pour traiter « de l’angélisme chrétien à l’homophobie vaticane » que lui, ex-prêtre devenu mari et père de quatre enfants, enfin homo militant (à l’APGL) ? A travers des extraits de ses journaux, pièces et romans, des courriers de lecteurs publiés dans Le Monde TV, etc. il dézingue avec une ardeur mêlée d’amertume ce qu’il a cru (trop) aimer. C’est un livre certes polémique mais écrit avec… foi en l’athéisme et une rhétorique souvent délectable.

Dans RG Le magazine gay des Québécois (décembre 2006)

(site : www.rgmag.com)

Critique de Richard Chartier

IMPOTENS DEUS - De l’angélisme chrétien à l’homophobie vaticane

Michel Bellin, éd. Alna Atlantique, 2006, 107 p.

La plume de Michel Bellin est une véritable merveille, son sens des mots, sa vigueur et sa rigueur intellectuelles, son humour singulier font de lui un écrivain à part, un esprit libre comme il s’en fait peu, agréable à lire pour ses analyses et ses argumentations passionnées et passionnantes. Ses romans publiés aux éditions H&O m’avaient séduit et enchanté. Avec cet ouvrage décapant sur l’homophobie de l’Église catholique, Bellin a voulu réagir à la toute dernière trouvaille du Vatican qui interdit aux candidats homosexuels l’accès à la prêtrise. Il ne comprend pas pourquoi cette injustice scandaleuse n’a pas suscité davantage de réactions à part les organisations gaies. Bellin sait de quoi il parle puisqu’il a déjà été prêtre. Il a défroqué il y a plusieurs années et il ne croit plus. Son athéisme cependant ne l’empêche pas d’être horrifié par l’homophobie de l’Église. Bellin explique sa démarche à la suite de l’annonce du Vatican d’empêcher les gais d’accéder au sacerdoce: « Je suis si outré que je décide de publier un recueil de textes dans lesquels, rageant ou m’esclaffant, je dénoncerai l’angélisme et l’homophobie catholiques. Le titre de mon dixième livre est tout trouvé : « Ce Dieu qui ne bande pas. » Mon éditeur, plus prudent, préférera le latin – qui dit exactement la même chose et finalement sonne mieux, comme un coup de grisou ou une gifle cinglante : Impotens Deus… ectoplasme inoffensif – que j’ai rebaptisé « Pouet Pouet » et que j’entends dégonfler comme un condom percé! Certes contre un délire collectif, une hypothèse vaseuse, nous ne pouvons rien. Mais contre ses représentants patentés, contre les sbires enjuponnés de l’Église – et de toutes les religions globalement contemptrices du corps et sauvagement homophobes – nous pouvons, nous devons combattre. » L’appel sera-t-il entendu? Espérons-le…

J’ai lu et relu les textes de Bellin sans jamais m’en lasser. Succulent à souhait! 5/5

Conclusion d'une longue et très fouillée critique sur le site LIBRE SANS DIEU (www.libresansdieu.org) sur le FORUM (rubrique (In)culture "Impotens deus")

(...) Vous l'aurez certainement compris, j'ai beaucoup aimé ce livre. Bien qu’étant moi-même ni prêtre défroqué ni homosexuel, j'y retrouve beaucoup d'analogies avec mes propres réflexions ; il se dégage de l'ensemble une impression de légèreté tout à fait agréable et je me suis souvent surpris à éclater de rire et à me taper la cuisse en disant : "ouai, mec! tu m'éclates!" ce qui traduit en langage commun signifie alternativement : "Quelle remarque intéressante ! " et "Cette analyse est tout à fait pertinente ! ".

Pour finir, un petit conseil :

"Dès que je lis ou entends "dieu" -partout et tout le temps en période de pandémie- mon cerveau procède illico à une substitution lexicale .Et ça marche! Aussitôt, je me sens mieux, léger, badin, heureux, sacré nom de pouet-pouet !"

UNE CRITIQUE ASSASSINE... E N F I N !!!!! ça devenait monotone, n'est-ce pas ?

Dans LA REFERENCE (JANVIER 2007)

Selon l'éditeur de Michel Bellin, il s’agit d’un livre "explosif puisqu'il constitue une charge à la fois percutante et drôle contre le christianisme mystificateur et homophobe." Eh bien pour tout avouer, soit la mèche était trop courte soit le pétard était mouillé, mais l’explosion n'est guère à la hauteur des attentes. En effet, le sous-titre laissait espérer une analyse argumentée sur les contradictions de la position de l’Église par rapport à l’homosexualité ou, du moins, une description étoffée de cette de cette évolution. Il n’en est rien.

Sous la forme d’un catalogue de lettres, d’articles, d’extraits de son journal personnel, l’auteur entreprend une attaque en règle de l’église catholique et de la croyance en Dieu. L’ancien prêtre se rebiffe et l’homosexualité ne semble, en fait, qu’un prétexte à un règlement de compte personnel. Dès lors, loin d’être l’analyse attendue, le texte se concentre sur les "méfaits" de l’église et de la religion, donnant ainsi l’impression d'une psychothérapie libératrice, tant il est vrai qu’à trop aimer, on finit parfois par haïr l’objet de son amour.

Sur un plan formel, le livre débute par une contribution grandiloquente dans laquelle fleurissent des mots ordinairement réservés à certains cénacles, comme : pécaminieux, superfétatoire, sotériologie, cauteleux, amphigourique... Malheureusement, la suite du recueil perd en qualité puisque les pages 17 à 22 servent uniquement à présenter trois "histoires drôles" ou supposées telles, tant elles sont éculées à force d’être répétées depuis des années. Pamphlet corrosif, catalogue scabreux sans cohérence, ce livre égocentrique ne tient aucune de ses promesses. Espérons qu’il aura, au moins, permis à l’auteur de comprendre et d’accepter son cheminement pour mettre un terme à ses diatribes revanchardes.

Pascal ELOY


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Par : Benoit Migneault [23-09-2008] (magazine "FUGUE" à Montréal)

Impotens Deus : De l’angélisme chrétien à l’homophobie vaticane

«Dieu impuissant» : un titre singulier et bien évocateur du contenu délicieusement irrévérencieux de ce recueil de textes.

En effet, Michel Bellin, qui fut membre du clergé pendant de nombreuses années, en France, nous présente ici des réflexions multiples ou des textes littéraires toujours articulés autour de la présence de Dieu ou, plus précisément, de celle de l’Église catholique. Que ce soit dans un pastiche acidulé d’une allocution de Benoit XVI ou dans une version révisée des textes bibliques sur le Jardin d’Éden, l’auteur ne se prive pas d’admonester avec verve les grands prélats de l’Église. Évidemment, il ne s’agit pas d’une lecture de vacances, mais je dois avouer que j’ai souvent eu le sourire aux lèvres à la lecture de certains passages. Matière à réflexion et à bidonnage!


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Impotens Deus

De l’angélisme chrétien à l’homophobie vaticane

Michel Bellin, Éditions de L’Harmattan, 132 p. 2008

http://www.rgmag.com/RG314.pdf#page=22&pagemode=bookmarks

Défroqué après dix ans de sacerdoce, marié à une femme pendant une vingtaine d’années, père de trois enfants et d’un quatrième adopté, acceptation de son homosexualité et partageant sa vie avec un amant, homoparent, tout ça à l’aube de son soixantième anniversaire de naissance, voilà qui n’est pas banal.

Auteur de douze ouvrages depuis 1996, Michel Bellin est aussi présent dans les médias français et, de ce fait, se retrouve souvent porte-parole de la communauté gaie française. Il est un critique virulent du catholicisme. Athée convaincu, militant du plaisir et de l’amour sous toutes ses formes, Bellin nous offre un ouvrage très personnel et engagé.

Impotens Deus est un recueil de textes déjà parus dans différents médias, de pièces de théâtre, ou tirés de son journal personnel. Quoi qu’il en soit, chaque écrit porte en soi le germe de la révolte, du refus de l’acceptation mollusque de la doctrine officielle de l’Église catholique et de la culture hétéronormée. Plusieurs textes sont particulièrement troublants. Il faut lire avec attention la nouvelle décrivant ce jeune curé dont l’attirance physique pour un Christ sous forme de gisant dans son église. Ses fantasmes érotiques vont entraîner des rêves dérangeants avec son idole comme

principal acteur allant jusqu’à une véritable session virtuelle de baise avec Jésus. Comme le dit Bellin lui-même, que voilà une belle description d’une sexualité névrosée. Sa rencontre avec un sidéen est touchante. Le besoin du don de soi, gratuit, sans attentes, chez l’ancien prêtre, lève le voile sur ce qui a sûrement été la source de son ancienne vocation cléricale. Et que dire de sa participation active pour procurer à un couple lesbien l’enfant que les deux femmes désirent.

Le mot est juste, l’image est précise, le style est incisif. Ce livre s’adresse à ceux et celles qui n’ont pas peur de marcher à côté des sentiers battus de la vision passéiste de l’Église catholique encore trop souvent empruntés par les dirigeants politiques. Demeurons sur nos gardes et surtout ne nous laissons pas dominer par une pensée rétrograde et avilissante, car, comme le dit si bien Bellin : « Là où le Sacré commande, le Plaisir débande. » Pour se rassurer sur le bien-fondé de l’athéisme et nourrir notre réflexion sur les combats à mener contre une Église catholique qui bafoue l’homosexualité, il faut lire Impotens Deus.

Yves Gauthier in RG Magazine, Québec, novembre 2008


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