Site Officiel de Michel Bellin - Anecdote

Fin novembre 2005, une bombe Ă©clate : l'instruction romaine – relue et approuvĂ©e par BenoĂ®t XVI – interdisant dĂ©sormais aux candidats homosexuels d'accĂ©der Ă  la prĂŞtrise. Certes, je m'attendais Ă  cette mesure, ayant Ă©tĂ© alertĂ© depuis l'Ă©tĂ© par un correspondant italien. Il n'empĂŞche, bien qu'athĂ©e, je suis scandalisĂ© et meurtri : est-il encore concevable de faire l'amalgame entre homos et pĂ©dophiles ? De diaboliser et d'exclure en toute bonne conscience ? Imagine-t-on JĂ©sus de Nazareth excluant les pĂ©dĂ©s du Royaume de son Père, lui qui avait un faible pour les marginaux de tous poils et de tout pedigree ! S'il s'agissait d'une toute autre institution que le Vatican, on aurait criĂ© au scandale, on aurait pĂ©titionnĂ©, on aurait saisi la Cour europĂ©enne des Droits de l'Homme… Or, Ă  part les instances gay lĂ©gitimement blessĂ©es et rĂ©voltĂ©es, peu de remous suscitĂ©s par cette mesure inique. Sans doute d'autres croisades planĂ©taires plus urgentes… Je suis si outrĂ© que je dĂ©cide de publier un recueil de textes dans lesquels, rageant ou m'esclaffant, je dĂ©noncerai l'angĂ©lisme et l'homophobie catholiques. Le titre de mon opus est tout trouvĂ© : IMPOTENS DEUS. Le latin sonne sec et fort, comme un coup de grisou ou une gifle cinglante Ă  cet ectoplasme inoffensif qu'ils dĂ©nomment DIEU – je l'appelle dĂ©sormais Pouet Pouet – et que j'entends dĂ©gonfler comme un condom percĂ© ! Certes, contre un dĂ©lire collectif, une hypothèse vaseuse, nous ne pouvons rien. Mais contre ses reprĂ©sentants autoproclamĂ©s, contre les sbires enjuponnĂ©s de l'Eglise – et de toutes les religions globalement contemptrices du corps et sauvagement homophobes – nous pouvons, nous devons combattre. C'est ce que je fais aujourd'hui : contre les maux conjuguĂ©s de la superstition, de l'intolĂ©rance et de l'exclusion, je ferraille Ă  mots nus… et, comme souvent dans mon śuvre, Ă  mes risques et pĂ©rils.

Encore deux précisions. Par rapport à la première publication à l'automne 2006 par les éphémères Editions ALNA atlantique, la présente version a été habillée de neuf, entièrement revue, lestée de sept nouveaux textes. L'auteur considère cette version comme exhaustive, définitive, enfin idéale. D'autre part, puisque avec cet ouvrage la boucle est bouclée, il laisse à nouveau douze ans plus tard le mot de la fin au cher Jacques Gaillot, non dans un sursaut d'obédience, ni même pour désencombrer l'ego in extremis, simplement pour rendre un hommage fraternel au prophète évincé : la voix de l'homme est restée douce et le regard toujours aussi clair.