Site Officiel de Michel Bellin - Extrait

Mes bien chers fils,

C’est pour Nous une fĂ©licitĂ©, que dis-je, une fĂ©licitĂ©, une Grâce, de Nous adresser Ă  vous aujourd’hui, en ce temps de l’Avent – Adventus Domini, temps de la venue de Notre-Seigneur que nous allons accueillir Ă  NoĂ«l. Certes, notre rencontre, bien chers fils homosexuels, est inhabituelle et c’est pourquoi Nous avons tenu Ă  la rendre discrète, non pas dans le cadre de l’audience du mercredi, mais dans l’intimitĂ© de nos appartements pontificaux, afin que nul ne soit scandalisĂ©. Car malheur Ă  celui qui scandalise un seul de ces petits !

A l’instar de notre divin MaĂ®tre dont Nous relayons la Voix, nous vous accueillons ici pour vous dire que Nous vous aimons, tels que vous ĂŞtes, vous les brebis les plus indignes et les plus peccamineuses du troupeau que votre Bon Pasteur nĂ©anmoins chĂ©rit, selon l’antique adage : qui aime bien châtre bien. Voici le message que Benedetto, votre Souverain Poncif, veut vous transmettre : quel que soit le destin des invertis, leur malignitĂ© mais aussi leur souffrance, et bien qu’ils soient le rebut du genre humain, l’opprobre des deux citĂ©s pĂ©cheresses et que leurs actes soient par nature intrinsèquement pervers et dĂ©sordonnĂ©s, Nous ne jugeons pas, Nous ne condamnons pas, Nous compatissons, Nous faisant le plus humble parmi les humbles, serviteur des Serviteurs du Christ et Nous vous disons solennellement aujourd’hui : Dieu est amour. Ne vous lamentez donc pas, ne dĂ©sespĂ©rez pas car Dieu vous chĂ©rit mĂŞme si ses voies sont impĂ©nĂ©trables et Nous souhaitons de tout cśur que son message de paternelle tendresse vous atteigne au trĂ©fonds, dans le fondement de votre espĂ©rance puisque, disait l’ApĂ´tre, lĂ  oĂą le pĂ©chĂ© abonde, la Grâce surabonde.

Puisque ce soir, Nous l’avons dit, c’est l’insolite qui nous rĂ©unit, contact exceptionnel, audacieux, curieux… pour ne pas dire ignominieux, c’est ce thème de l’inĂ©dit que Nous avons choisi comme thème central de notre homĂ©lie : Dieu nous interpelle au cśur des Ă©vĂ©nements les plus humbles. Dans la rencontre la plus inattendue, il pĂ©trit nos âmes et ensemence notre foi Ă  l’ombre du quotidien. C’est dĂ©jĂ  le thème de NoĂ«l : Emmanuel, Dieu avec nous. Oui, Dieu se dĂ©voile et se donne lĂ  oĂą l’on ne l’attend pas car, disait encore l’ApĂ´tre, tout est grâce au cśur de votre disgrâce. Pour preuve, mes bien chers fils, Nous voudrions - afin que votre conversion soit patente et que se tende jusqu’au ciel l’Ă©nergie de votre repentance - Nous voudrions donc vous citer trois tĂ©moignages : trois rencontres humaines singulières, trois anecdotes prosaĂŻques au travers desquelles le Seigneur s’est frayĂ© un chemin jusqu’aux iniques que vous ĂŞtes. Bienheureuse faute ! Providence inouĂŻe. Ce sont des Ă©vĂ©nements tout simples qu’on Nous a livrĂ©s en confusion, plus exactement en confession. Nous aurions sans doute dĂ» les conserver dans le secret de notre alcĂ´ve… pardon, de notre chapelle privĂ©e mais Nous avons pensĂ© que ces tĂ©moignages de vie pouvaient vous Ă©difier, car, comme disait celui que Nous avons Ă©voquĂ© lors du dernier synode, un bien triste apĂ´tre celui-lĂ  et qui n’Ă©tait pas des nĂ´tres : « Il n’est point de secret que le temps ne rĂ©vèle ». RĂ©vĂ©lation, telle est bien la pointe de la VĂ©ritĂ© dont Nous sommes le garant, le cśur du message dont Nous sommes le dĂ©positaire : le Verbe s’est fait chair (mĂŞme si triste est la chair)… le Verbe s’est donc fait chair et il a plantĂ© parmi nous sa tente. In principio erat verbum et verbum caro factum est.

Notre premier tĂ©moignage Ă©mane – vous allez sourire, mes bien chers fils, mais c’est la stricte vĂ©ritĂ© ! – notre tĂ©moignage Ă©mane donc d’un cambrioleur, modeste truand, presque inoffensif qui sĂ©vit nĂ©anmoins aujourd’hui encore en pillant les villas d’Ostie. C’est malgrĂ© tout un brave homme et, Nous qui connaissons bien les arcanes de la Banque du St Esprit, Nous Nous divertissons souvent de son touchant amateurisme. Un jour, juste avant de lui donner l’absolution, (Ă  l’Ă©poque, Nous n’Ă©tions que vicaire en Bavière ; ce n’est que plus tard que le lascar Nous suivit jusque dans la Ville Sainte), bref, Nous avions Ă©tĂ© Ă©mu par la mĂ©saventure qui lui Ă©tait arrivĂ©e. L’homme Ă©tait en train de cambrioler un appartement, quand il entendit soudain une voix : « C'est mal ce que tu fais, JĂ©sus te regarde et il va venir. » Notre ZachĂ©e moderne se retourne interloquĂ© et voit un perroquet qui lui rĂ©pète : « C'est mal ce que tu fais, JĂ©sus te regarde et il va venir. » Le cambrioleur rĂ©torque alors : « Tu sais, coco, moi, j'en ai rien Ă  foutre de ton JĂ©sus… » Pardonnez-moi, mes fils, mais la vĂ©ritĂ© historique Nous oblige Ă  rapporter ces propos, aussi choquants soient-ils. Edulcorons-les nĂ©anmoins afin de ne pas scandaliser le moindre de ces bambins. L’homme rĂ©plique donc : « Moi, de JĂ©sus, peut m’en chaut mais dis plutĂ´t, mon ami, comment t’appelles-tu ? » - « Je m'appelle Alexandre, c'est mal ce que tu fais, JĂ©sus te regarde et il va venir. » - « ArrĂŞte de me casser les couilles… pardon, arrĂŞte d’exacerber ma trop humaine patience, dis-moi encore, Alexandre, c'est un drĂ´le de nom pour un perroquet, non ?»

- « Et Jésus, c'est pas un drôle de nom pour un pitt bull ? »

(…)

Extrait du chapitre 1