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Cet été plein de fleurs

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4è­¥ de couverture :

"Face à mon écritoire, c'est chaque soir plus compliqué, soit que je sois exagérément exalté, soit tragiquement dépité. Car me voilà bel et bien retombé au fond d'un gouffre : celui d'une réalité lourde e prosaïque. Une chose est certaine : je n'ai pas rêvé, je n'étais pas halluciné au moment des adieux au soleil. J'ai bel et bien vécu ma plus forte crise d'ivresse romantique. Quelle illumination ! Quelle violence ! Et ce vertige ensuite...D'ailleurs, tout à l'heure, quand j'ai quitté le salon, mon recueil sous le bras et mon esprit encore en ébullition, tout accaparé par les souvenirs de jeunesse de Charles Nodier, maman, s'est bien aperçue de ma tempête intérieure. Elle fit un geste familier, si rare de sa part : elle a pris ma main dans la sienne, s'exclamant aussitôt : "Seigneur, cet enfant est brûlant de fièvre !". Ce cri et ce geste, comme ils m'ont ravi ! Oui, mère, je suis malade, et bien plus malade que vous le redoutez, de cette maladie si rare et si funeste chez votre fils : la tristesse de l'amour et l'amour de cette tristesse."

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Extrait :
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[Chronique de Paul Siméon. Cahier n°41.]

Saint-Loup-de-la-Salle. Ce samedi 16 août 1919.

Bizarrement, ce nouveau matin est né dans une fraîcheur de rentrée et un parfum vaguement automnal. Ce répit fut d’ailleurs de courte durée et le reste de la matinée a été aussi caniculaire que les jours précédents.

Quinze jours déjà que me revoilà en Bourgogne. Dans quelques jours, ce sera le départ pour mon cher Jura. Paris est loin, Elisabeth aussi… Et je sens poindre l’ennui et la plate conformité à laquelle un jeune homme de mon âge et de mon rang doit allégeance. Me restent heureusement le soleil, la rivière, une nonchalance en guise d’indépendance et surtout, entre les pages de ce nouveau cahier, les pépites de quelque amour insensé que je continue de collectionner, là, dans le secret de ma mansarde, sans rien me cacher, sans rien m’épargner, au milieu d’un flot de trivialités et de séculaires rituels qui m’amusent plus qu’ils me répugnent. Et puisque c’était aujourd’hui la fête du village, nous avons assisté, comme chaque été, à une deuxième grand-messe. On honorait en effet St Roch, second patron du pays, dont le large chapeau, le genou saignant et le chien nourricier se détachent en effigie dorée au fond de la nef. Avant l’office, une escorte précédée de musiciens armés de flûtes, hautbois et cornets à pistons a apporté la statue du saint ainsi que la brioche bénite. La barrette sur le nez, écarlate en ses dentelles, M. le curé attendait pour se poster humblement en tête du cortège et faire en grande pompe le tour du sanctuaire. Nous sommes entrés ensuite dans les nefs basses remplies de paysannes. Dieu merci, la messe m’a semblé plutôt courte et j’avoue avoir été rempli de distractions, songeant à mon inconnu de l’Assomption. Sur le parvis, mes sœurs et moi avons fait la connaissance de la grand-tante douairière Léontine de B*** que nous dûmes saluer dans les règles de l’art. Mais hélas, pas de jeune étranger en vue. Depuis hier, j’ai décidé de l’appeler Messire Inconnu.


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MALAISE DU SÉMILLANT DANSEUR

(...) À cette vue, Madame de Jouffroy s’approche inopinément, souhaitant apprendre de moi cette nouvelle danse. C’est une femme à la quarantaine avenante et d’une grande distinction dans sa robe de crêpe mauve. Je préférai décliner poliment son offre d’autant plus qu’elle se plaignait en souriant de son neveu inapte à la danse et qu’elle me désigna d’un vif coup de menton, souhaitant me le présenter ensuite. Elle venait en effet de discuter avec Mère qui avait dû lui parler de mon avenir. Je regardai donc du côté de la porte-fenêtre : c’était mon blond officier de marine qu’elle me désignait, en grande conversation avec le Colonel Combe ! Je battis promptement en retraite, déclinai l’offre en prétextant une soif tyrannique et allai m’effondrer sur un siège, tout près du buffet. Chose étrange, ce n’est pas mon précédent émoi qui me reprit, dieu merci, mais un de ces terribles coups de Trafalgar dont j’ai l’habitude. Un sérieux cafard, brutal et imprévisible comme à chaque fois, une vraie lame de fond qui me laissa groggy de longues minutes. Peut-être n’était-ce que l’alcool qui, associé au tempo frénétique de la danse, faisait son effet à retardement ? Je pris soudain conscience de qui j’étais et où je me trouvais. Le fait est que, pour la première fois, alors que jusqu’à présent je n’avais eu d’yeux que pour les bouches ou les hanches de mes diverses partenaires (et fugacement leurs gorges), c’est donc pour la première fois que j’aperçus, sagement assis en cercle, l’aréopage distingué des pères et des mères. Ils étaient tous là, en rangs d’oignons décorés en sapins de Noël, les Dosmann, Terrier, Villard, Grimal, de Vandelle, de Virville, le tout couronné par l’imposant Capitaine de Beaufort en personne. Jusqu’à cet instant, m’amusant comme un fou, me grisant de ma propre virtuosité, il m’avait été fort indifférent d’avoir tout autour de moi une galerie de géniteurs nous regardant danser. Mais je les vis alors pour la première fois, en masse, attentifs et protecteurs, comme sur une autre rive se rapprochant dangereusement : tous ces quinquagénaires moustachus et ces vieilles beautés emperlées. Les pupilles des dames, étincelantes d’orgueil, voilées parfois d’une fugitive nostalgie, couvaient maternellement leur progéniture, jeunes vierges frétillantes ou faisant tapisserie, bientôt promises, demain soumises. Quant aux époux, ils étaient ventripotents, avantageux, débonnaires, la poitrine sanglée dans le smoking, le gilet déjà un tantinet débraillé, le verbe haut et coloré, leurs regards joyeux, impudents, parfois un rien lubriques. Et tel un couperet, le verdict s’abattit sur moi sous la forme d’une pensée patente, funèbre dans son obscénité : est-ce donc ainsi qu’on aime ? Qu’ils ont aimé ? Qu’ils se sont aimés, se promettant monts et merveilles ? Qu’ils vont vieillir ensemble sous le joug des mondanités ? Et ce sera ainsi de génération en génération… avec ce morne orgueil outrageusement joué ici, et si vain, si cruellement vain, puisque le temps passe, le temps menace, le temps efface… Le corollaire suivant me glaça jusqu’à la moelle : l’amour ne résiste pas à cette dérive. Le carquois d’Apollon est vide et Vénus exhibe ses fanons. Tétanisé par cette sinistre nouvelle, n’osant plus fixer le cercle parental, je restais pétrifié sur mon siège, entre deux vapeurs d’alcool, yeux mi-clos, tel un pantin désarticulé. Je me sentais anéanti, prématurément vieilli à mon tour, extralucide néanmoins et impitoyable, à jamais vacciné, mais sans antidote pour le sinistre diagnostic qui m’avait terrassé : Eros s’apaise, Eros s’ennuie ; vous possédez ce qui ne vous manque plus et c’est ce qu’on appelle un couple ! De mariage en ménage, de ménage en naufrage…


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Avant-propos

Paul a disparu au cœur de l’été, selon toute vraisemblance un 14 août, date anniversaire où tendresse et gratitude me font aujourd’hui écrire ces lignes en préambule. Ce malheur laissait quatre sœurs et une mère anéanties alors que le père, musicien bohème, avait depuis longtemps déserté le foyer. Mon cher jeune homme aurait eu vingt ans trois jours plus tard.

J’ai retrouvé par hasard les huit derniers cahiers de son Journal (« Mes Chroniques » n°XLI à XLVIII, d’août 1919 à août 1920) où danse une fine écriture violette éclairée ça et là de lavis. Tout de suite, je me suis emparé de ce manuscrit ; Paul, lui, s’est emparé de moi ! Ses émotions ranimaient les miennes, mes mots sculptaient les siens. Dès les premières lignes (péniblement déchiffrées), nous nous sommes infiltrés. Plus que l’osmose, la transsubstantiation : je devenais lui ! Paulus est enim corpus meum. Sacrilège ? Non, pur miracle littéraire : écrivant sous la dictée d’un regard profond (sa photographie épinglée au-dessus du clavier), je me suis transfusé en ressuscitant Paul, en redonnant vie à ce Jura qu’il aimait tant sillonner à vélo, aux incessantes questions qu’il se posait sur son avenir, aux êtres chers (entourage essentiellement féminin) dont il voulait affectueusement se déprendre. Mes paysages, mes interrogations, mes propres détachements… Plus que tout, comme tout adolescent, comme tout être humain, Paul aspirait à aimer, peut-être davantage à aimer qu’à l’être en retour. Encore fallait-il découvrir le visage élu : cousine séductrice ou Messire Inconnu ? Troublant et éternel mystère des êtres authentiques qui se cherchent sans relâche pour advenir à eux-mêmes sans fard. Quoi qu’il en coûte. Quelle qu’en soit l’issue.

On a écrit que le suicide permettait de mourir guéri. Une façon optimiste de voir les choses ! Est-ce que ce fut le choix de Paul ? Qu’il soit mort noyé dans sa vingt-quatrième année comme l’indique sa biographie ou la veille de ses 20 ans comme ce journal romanesque en a décidé, peu importe ; les raisons de son départ prématuré nous seront à jamais inconnues. Curiosité au demeurant indiscrète et pour finir oiseuse. Donc pas d’extrapolation, seul le texte : affleurent au fil des pages de menus indices, ici patents, là aussitôt contredits, toujours semés par un Poucet déroutant, tour à tour facétieux et tourmenté, spontané et appliqué, naturel et un brin poseur, aussi hanté de fantasmagories qu’acharné à vivre – et avec quel entrain, sacré nom d’un macaroni !

Au fil des pages, alors qu’émerge des feuillets jaunis de L’Economie Ménagère une époque corsetée et saturée de religion, j’ai découvert un garçon étincelant, sensible, tourmenté, drôle, lucide, d’une insatiable curiosité, avec les défauts (charmants) de ses qualités, contemporain pour tout dire et, par la seule magie des mots – les siens, les miens sans cesse entrelacés –, j’ai éveillé un être pour toujours jeune et beau : Paul l’Immortel ! Ce sont les derniers fragments de son Journal que je livre ici, une année de vie parisienne entre deux étés campagnards, pages d’étudiant que j’ai décryptées, intériorisées puis orchestrées. Délicieux labeur : chaque jour, passion et patience combattaient en moi, notre oeuvre prenait forme peu à peu, trop vite à mon gré puisque l’échéance connue par avance me poignait le cœur, puisque je la redoutais ayant d’emblée élu Paul pour le façonner fils, frère et amant. Et aussi alter ego : cet adolescent vibrant que je n’ai pas pu ni su être – lancinant regret – et que mon « Don Quichotte de Montclairgeau » (comme il aimait à se désigner par ironie) m’a permis de devenir sur le tard, à quelque soixante années de ma naissance et à plus d’un siècle de la sienne.

1919… 2008… Une piste de plus en plus effacée après tout ce temps écoulé, une seconde piste littérairement retracée – à dessein, pour mieux canaliser le présent. Car la vie est un fleuve bouillonnant, pas un bras mort. Dès lors, qu’importent les années qui passent ! Quelle importance s’il s’agit de Paul ou de Michel ? Ou de quiconque dès lors qu’il consent à apprendre à vivre, déchiffre sa propre humanité, ne demande et ne rend des comptes qu’à lui-même. Seule l’âme, frémissante, accaparante, intemporelle donc jamais vieillissante. Seul le bel aujourd’hui ; « vierge et vivace », ajoute le Poète. Oui, la durée est abolie : le passé est mort mais le texte palpite, le présent est réenchanté car la langue est baume et parure. « La réalité est fiction, note Barthes, l’écriture est vérité : telle est la ruse du langage. » Et l’ineffaçable fidélité. Les mots possèdent en effet assez de force pour redonner vie aux souvenirs et assez de douceur pour soulager certains maux lorsqu’on en fait le récit.

Telle fut avec Paul ma complicité de plume, tel demeurera notre lien de cœur. Funeste bonheur ! objectera-t-on. Félicité factice aussitôt évaporée. Oh non ! Bonheur réel et immortel dès que les mots sont susurrés, dès que les phrases s’enchaînent. Du coup, noir sur blanc, l’émoi se déclenche, le contact s’établit, le compagnonnage reprend et s’amplifie. C’est en tout cas mon vœu le plus cher pour aujourd’hui : que chacun de mes lecteurs… mais il ne pourra s’agir que de lecteurs exigeants et persévérants ! Qu’il s’en trouve au moins un pour s’attacher à cet enfant perdu emmailloté dans mes mots autant que dans ses songes : il le bercera, le réchauffera et à son tour l’adoptera.

Saint Loup-de-la-Salle, 14 août 1919

Boulogne-Billancourt, 14 août 2008


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Mot de l'auteur :
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Pour son 12ème opus, près le pamphlet (Impotens Deus) et la "tchatche" (Ieschoua mon amour), Michel Bellin revient au classicisme, tant par la maîtrise de la langue que par l'ambition de son projet littéraire : un vrai-faux journal romanesque écrit à quatre mains...et à deux coeurs ! Car Paul est à la fois son héros et sa muse. Né avec le siècle dernier, désormais contemporain, ce fils de la Bresse n'a qu'un désir, qu'un tourment : prendre la mer, symbole d'un fascinant Ailleurs. Mais tout autre sera son destin...En s'identifiant avec passion à son "Don Quichotte de Montclairgeau", l'auteur invente les souvenirs de sa propre jeunesse qu'il juge rétrospectivement morne et docile. Paul Siémon (1900-1924) avait tenu fidèlement son joural (Mes chroniques) depuis l'âge de 14 ans. En même temps qu'il décrypte ce manuscrit autographe, Michel Bellin le réécrit entièrement à titre posthume en y injectant sa sensibilité de jeune homme prolongé. "L'adolescent est notre élixir de jeunesse, nous sommes son âme qui a pris du ventre". Cette pensée de François Cérésa a accompagné l'auteur durant plusieurs années d'une rédaction fiévreuse et assidue.


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Revue de Presse :
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TROIS CRITIQUES

Critique de Claude PUZIN

in Pagaye, mai 2009

MÉLANCOLIE D’UN ANGE FIEVREUX

À lire le nouveau roman de Michel Bellin, on ne sait trop ce qu’il faut admirer le plus, de l’étonnante symbiose entre l’auteur et son personnage ou de l’implacable satire d’une société provinciale. Symbiose puisque le héros, Paul Siméon, mort noyé – un suicide sans doute – dans un étang, au seuil de ses vingt ans, a réellement existé et que Michel Bellin a eu en mains ses cahiers intimes, écrits d’août 1919 à août 1920. Satire, puisque la « mélancolie », au sens fort du terme, tient à la sourde révolte d’une vive sensibilité, d’un tempérament de feu, d’une âme de poète contre un monde figé, caparaçonné de conventions et de tabous, dans lequel les parties de tennis, sur les courts des belles demeures, ne constituent guère, pour les jeunes filles en fleurs que tente d’aimer Paul, que le terrain des chasses bourgeoises, aux maris ou plutôt aux mariages bien assortis, entre soi. Si les vrais, les grands romans sont ceux dont les personnages continuent à nous hanter, une fois le livre dévoré et refermé, celui-là en est un sans conteste. Comment oublier le couple fascinant, de l’adolescent, de l’ange foudroyé d’autrefois, tout à son rêve secret, des ailleurs et des amours viriles, et de l’homme fait d’aujourd’hui, devenu son complice, ou, pour mieux dire, son amant : le romancier en état de grâce ?

Éminent spécialiste du XVIIe siècle français, Claude Puzin est professeur de chaire supérieure en lettres classiques et auteur de « Louis de Bourbon ou le soleil maudit », roman historique paru aux Editions T.G.

Critique d’Yves GAUTHIER

pour le site culturel québécois Info-culture.biz (mai 2009)

http://www.info-culture.biz/etepleindefleurs.html

Vrai faux journal romanesque Cet été plein de fleurs est une œuvre singulière. En effet, son héros Paul (1900-1920) a d'emblée été élu homme-muse et alter ego de l'auteur. Du coup, l'écrivain est ce fils de la Bresse qui à vingt ans exprimait le désir de prendre la mer. Pour Paul Siméon, âgé de 19 ans en 1919 la vie n'est pas simple. Petit-bourgeois, vivant dans le château familial, avec sa mère et ses quatre sœurs, dans le Jura, l'adaptation à la vie est difficile. Esthète, âme d'artiste, amateur d'art visuel et de littérature, le pauvre se sent obligé d'entreprendre des études à Paris dans un domaine qui ne lui convient nullement, où les sciences occupent une partie importante du cursus. « Sourire pour ne pas souffrir, pas trop, telle est ma devise ». Sacré nom d'un macaroni !

Ce jeune homme tient un journal personnel, qu'il nomme ses chroniques. Il y met son âme à nue. Neurasthénique, mélancolique, bipolaire, Paul ne se sent vraiment bien qu'en contact avec la nature sauvage. Mais ses études à Paris, quoique propices aux nombreuses visites de musées, apportent son lot de déceptions. Déterminantes. Troublé par une sexualité ambivalente, Paul tout en étant conscient, ne veut pas s'avouer son attirance pour les jeunes hommes qui lui plaisent. Tout se définit à l'aune de l'esthétisme. Que ce soit les jeunes adolescentes de 14-15 ans qui le troublent ou encore de jeunes hommes au port altier et à la démarche virile. Qu'est-ce qui l'attirait tant dans la marine ? Est-ce que le désir de devenir membre de la marine militaire sourdait d'un désir inavoué (inavouable) d'être en présence constante de nombreux Kouros ? Ou était-ce pour plaire à la famille ? Nul ne le saura jamais car Paul est soudainement disparu de ce monde au début de la vingtaine. Paul n'avait pas réellement goût à la vie et cette petite réflexion sur la perception qu'il en avait est hautement significative « … on se reproduit, on vieillit, on épargne ». Ce n'est pas là regard serein sur le futur.

Avec Cet été plein de fleurs, le lecteur découvre en Michel Bellin un écrivain de haute voltige. Une plume agile, un vocabulaire précis, des descriptions minutieuses, des réflexions judicieuses bref, une joie littéraire de tous les instants. Bellin rapporte une phrase de Paul au sujet d’un de ses auteurs favoris Charles Nodier : « Comme sa plume adroite sait animer la moindre anecdote et dépeindre le sentiment le plus subtil ! ». Remarque qui convient très bien à Bellin. Pas de fioritures inutiles, pas d'élans poétiques exagérés. Uniquement le mot juste, le sentiment réel, la vie palpable, tout simplement, sans tartufferie. Il est vrai que le rythme est lent. Mais d'une lenteur charmante qui est celle d'une vie se déroulant en milieu campagnard.

Dans la préface, Bellin souhaite qu'au moins un lecteur développe de l'empathie envers Paul. Qu'il ne s'inquiète pas, de ce côté de l'Atlantique c'est déjà fait !

ENCORE LE QUEBEC !!!

Arts / Les livres (romans et essais)

Cet été plein de fleurs

Par : Benoit Migneault [22-04-2009] FUGUE

Michel Bellin nous offre ici un roman qui se présente sous la forme du journal intime de Paul Siméon, rédigé d’août 1919 à août 1920. La rédaction du journal cesse avec la mort de son auteur, un adolescent tourmenté et romantique qui, comme tous les garçons de son âge, cherche à se définir et est déchiré par les signaux contradictoires qu’il ressent.

Que veut-il de la vie? Quelle place est la sienne dans son milieu? Il est attiré par les jeu-nes et sémillantes jeunes filles qui l’entourent mais, parallèlement, ne peut s’empêcher d’être fasciné par les regards et les corps des hommes qu’il croise. L’auteur use ici d’une plume maîtrisée pour recons-tituer l’écriture soignée et romanesque des ouvrages de cette époque. Le tout roule bien en bouche et nous ramène au plaisir d’une langue déliée et poétique à la fois bien que plus formelle. Le tout se déguste avec plaisir. Évidemment, comme le «journal» s’interrompt brusquement, on ne peut que regretter que le destin du jeune Paul Siméon ne soit pas plus clair, mais ce sont là les aléas de l’exercice sur ce «jeune homme en fleurs».

Michel Bellin. Paris : L’Harmattan, 2009. 340p. (Écritures)


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