Oh ! je voudrais pouvoir respirer des parfums

De spathes et d’œillets dans l’obscure touffeur

Des joyeuses moissons où nos langues s’unissent

À laper des orgies l’inaltérable ardeur.


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Velours d’aranéides aux pattes ironiques

Qui enserrent mon vit et bavent sur ma chair

Leur stupre sirupeux que pourlèche la nuit.

Je vois briller au loin des lucioles d’argent.

Sous un vent de mousson généreux et pervers

Je cours à l’horizon de glorieux enfers.

Ô bouquets de regards noués dans la licence

Chevelures, seins durs, étreintes affolées.

La falaise et l’abîme s’interpellent sans fin :

Escalader la nuit aux mystiques éclairs

C’est aussi s’engloutir dans l’éblouissement

Des gouffres asséchés où fusent nos désirs.

Vent d’hiver attisé au brasier de mes sens,

Ne laisse rien fléchir de tes élans maudits.

Souffle ! Dévaste ! Au soleil de minuit

Passe l’aile glacée d’un ange dénudé,



Beauté qui n’a de nom que sa chair exaltée

Et que mon impatience griffe exacerbée.

Brise l’anneau nuptial des étreintes trop chastes,

Époux des crépuscules, et viens t’ensevelir

Dans la fosse sans fond de mes noces de feu !



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Extrait de Délices et Infamie, 32 poèmes homosensuels, Kindle/Amazon


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