BACKROOM
Par Michel Bellin le mardi 29 octobre 2013, 08:37 - Lien permanent
Oh ! je voudrais pouvoir respirer des parfums
De spathes et d’œillets dans l’obscure touffeur
Des joyeuses moissons où nos langues s’unissent
À laper des orgies l’inaltérable ardeur.
Velours d’aranéides aux pattes ironiques
Qui enserrent mon vit et bavent sur ma chair
Leur stupre sirupeux que pourlèche la nuit.
Je vois briller au loin des lucioles d’argent.
Sous un vent de mousson généreux et pervers
Je cours à l’horizon de glorieux enfers.
Ô bouquets de regards noués dans la licence
Chevelures, seins durs, étreintes affolées.
La falaise et l’abîme s’interpellent sans fin :
Escalader la nuit aux mystiques éclairs
C’est aussi s’engloutir dans l’éblouissement
Des gouffres asséchés où fusent nos désirs.
Vent d’hiver attisé au brasier de mes sens,
Ne laisse rien fléchir de tes élans maudits.
Souffle ! Dévaste ! Au soleil de minuit
Passe l’aile glacée d’un ange dénudé,
Beauté qui n’a de nom que sa chair exaltée
Et que mon impatience griffe exacerbée.
Brise l’anneau nuptial des étreintes trop chastes,
Époux des crépuscules, et viens t’ensevelir
Dans la fosse sans fond de mes noces de feu !
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