(Revue, corrigée et augmentée le 29 septembre 2013, jour de la St Michel... après plusieurs coups de vents tumultueux dans ma vie et quelques larmes, de joie ou de tristesse !). Mais c'est dans ces moments-là qu'on vérifie qu'une Sagesse tient ou non, quand vaille que vaille elle s'écrit et se vérifie - donc se vit ! - au jour le jour.)

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1/ Considère tes problèmes tels qu'ils sont, non tels que tu les vois ni tels qu'autrui se permet de les analyser ou de les commenter.

2/ Qu’il soit âcre ou savoureux, vis ce moment présent, là où tu te trouves présentement, ici et maintenant. Un seul jour à la fois, juste aujourd'hui, c'est bien assez.

Pénètre-toi du fait que le passé est vraiment passé et que tu ne peux plus rien y changer. Et surtout, ne l'accable pas : ce passé-là fut ton savoureux "présent" !

Pénètre-toi aussi que le futur n'est pas encore, que le meilleur peut advenir et que toute crise - personnelle, conjugale, familiale ou sociale - est à la fois un danger et une opportunité.

Ni optimisme ni pessimisme : seules la lucidité et l’action.

3/ Accueille les émotions, mais ne t’y attarde pas trop. Transforme-les en sentiments. Ton bien-être dépend de la tendresse : tendresse pour toi-même, tendresse pour les autres. Si tu es un bon compagnon pour toi-même, tu le deviendras pour l'Autre, pour les autres. Sois spécialement attentif aux enfants, aux animaux, aux personnes handicapées, attentionné et poli vis-à-vis des anciens qui ont en dépôt sagesse, expérience et capital de souffrance. Mais nulle concession pour les cons, surtout s'ils sont people et friqués. (Un soupçon d’agressivité ne nuit pas à la santé !)

4/ Donne souvent pour t'enrichir mais toujours avec discernement : à l'un tu proposes, à l'autre tu imposes, pour le troisième tu diffères... Pas forcément des trucs ou des sous : l'amitié, c'est le don de son temps. Jamais tu ne feras de meilleurs placements que lorsque tu offriras.

5/ Essaie d'imaginer ton avenir de manière positive. Doute de tout, pas de toi-même. Doute surtout de ceux qui trouvent la Vérité (tous les ayatollahs de la politique et de la religion) et crois celles et ceux qui la cherchent et en trouvent des parcelles.

6/ Quand se lève le vent de la mélancolie, remplis ton frigidaire et fais bonne chair. Mais sois très attentif à ce que tu manges, essaie d'améliorer la qualité et la diversité de ta nourriture. Ne fuis pas le nectar vermillon qui réjouit le cœur de l'homme ni le cigarillo qui t'offre un plaisir volatil et un sentiment euphorique de transgression. La seule vérité en la matière : le poison, ce n'est pas la chose, mais la dose.

7/ N'essaie pas de vivre au-dessus de tes possibilités ni d'aimer au-dessus de tes moyens. Adapte tes désirs aux réalités de la vie et aux limites de ta personnalité.

8/ Ris aux éclats ! Surtout de toi-même. La seule cure contre la vanité, c’est le rire. Le plus sera le mieux. Impérativement une fois par jour au moins.

9/ Gymnastique et musique étaient les deux grands moyens de Platon médecin. Pratique la gymnastique qui te convient, non dans un esprit de performance ou de compétition mais pour le pur bien-être d’étirer tes muscles et de faire circuler le flux intérieur.

10/ Écoute un peu de musique chaque jour. Pas en bruit de fond ni la tête coincée entre deux oreillettes. Libère cet air sonore ! Car la musique est confidente, stimulante, savoureuse et fidèle compagne.

11/ Sans être asservi par elle, sois ami de la Nature : découvre-la, admire-la, préserve-la.

12/ Lis chaque jour, au minimum une page. Remémore-toi quelque poème que tu aimas dans ton enfance et récite-toi quelques bribes. La poésie élève l'esprit, dilate le cœur, allège ton humeur et tes humeurs. Laisse éteint le plus longtemps possible ton portable, méfie-toi des gadgets aussi coûteux qu’éphémères (et qui n’enrichissent que leurs concepteurs et les publicitaires !) et fais de temps à autre une cure de désintoxication médiatique, radiophonique et télévisuelle.

13/ Veille à la qualité de ton sommeil nocturne : suffisamment d’heures et dans la bonne tranche (coucher et lever). Durant la journée, offre-toi, si tu le peux - et sans nulle honte - de courtes plages d'un sommeil réparateur car la sieste est un accélérateur d'énergie. N'oublie pas : le sommeil est le tiers de la vie qui guérit l'autre part.

14/ Sois un adepte convaincu et joyeux du sexe (orgasmothérapie). L'isolement tactile rend sombre et hargneux quand l'autoérotisme ne rend pas du tout sourd ! Même s’il peut être dangereux pour la fidélité en amour – donc pour l’Amour tout court ! –, le sexe est bon pour le moral, stimulant pour l'imaginaire, vivifiant pour la santé (et préventif pour la prostate des seniors). À ce sujet, et c'est corrélatif, abandonne toute religion castratrice et tout dogme imbécile. Le contraire de croire ? Savoir. Le contraire de prier ? Rire. Le contraire de mourir ? Jouir et se réjouir.

15/ Accueille les émotions (bis), accepte-les sans honte ni aversion. Consens à être bêtement romantique, à pleurer à chaudes larmes, comme lorsque tu étais enfant, mais en remplaçant aujourd’hui les chagrins d’antan par ton bonheur présent, d'amour ou d'amitié, même si ce lien est cuisant. Ce sont les plus belles larmes, les plus douces, les plus utiles : elles nourrissent, dit-on, tes neurones et c’est bon pour le moral.

16/ En définitive, tu n'as qu'une seule vie : la tienne. Tu n'as qu'une seule patrie : cette petite planète à soigner et à protéger. Les autres bipèdes ne sont pas d'abord tes ennemis ni tes concurrents mais d'estimables et précieux compagnons. Aie un apriori favorable, sois indulgent, fais-leur confiance. Fais-toi aussi confiance à toi-même car il ne s’agit pas de nier l’ego – encore moins de l’humilier ! – mais de l’élargir. Et savoure ta vie, écris-la quotidiennement, sans avoir peur des ratures ni des blancs sur la page ni même du vertige de la marge : connais-toi toi-même pour devenir qui tu es.

Et tâche d’être heureux ! Sans impatience ni indolence. Sans crispation ni surtout procrastination car, ne l’oublie pas : le temps qui passe, c’est le temps qu’il te reste !