Bonsoir... bonjour,

je ne sais plus.

Moi aussi je te réponds tôt et tard,

cher Ami inconnu,

émietté et douloureux

et quelque part sans doute joyeux.

A certains moments.

Comme moi, comme tout le monde.

(Faut bien sauver la face et faire comme si !)

La farce !

Moi aussi

Tard et trop tôt :

soudaine insomnie.

Je me suis interrogé longuement aujourd'hui
(en fait déjà hier)

sur le dédoublement de personnalité dont souffre l'écrivain.

Dont je souffre.

Mais en même temps, cette tare est une chance.

Que dis-je une chance, une jouissance !

Qui écrit ? Mon moi profond ou l'écrivain en service commandé ?

Ne pas être dupe des mots.

Mots robots.

Mots appeaux.

Maux des mots...

On s'y perd...

on perd la trace de soi.

On sème à tout vent...

Son authenticité.

Sa vérité.

Sa sincérité.
Sa pudeur.

Marre des mots

flapis et usés comme des mégots.

Mais je n'arrive pas à vivre sans.

Obligé de faire avec.

Et je m'y perds.

Qui perd gagne ?

Ah ! si je pouvais me passer des mots béquilles,

des mots sébiles

qui peut-être ne contiennent rien du tout.
Ils ne font qu'étinceler !
Vides de moi.
Moi ?

Mais qui suis-je dans le fond ?

De simples points de suspension...

jusqu'au point d'orgue.

Point final.

Pour toi, cher Ami inconnu, ce petit poème sans queue ni tête

écrit cette nuit du 10 au 11 septembre 2013

(à l'ombre des deux tours naguère foudroyées...

... et ce n'était pas de la Littérature,
(pas encore du cinoche en 3D)

pseudo Belles Lettres pompeuses, trompeuses, ensorceleuses :

juste du sang et des larmes.

Et des cendres...

J'allais oublier l'heure du point final :

04h 13.

Bise et bonne journée.

Une de plus en moins...

Michel

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