Aujourd'hui, moi qui suis un piètre cuisinier, je me lance. J'hésite entre deux recettes de Colette la Gourmande. Auparavant, j'ai demandé conseil à l'Ami, mesurant mes faibles compétences. « De l'audace, toujours de l'audace, choisis la plus compliquée ! » Donc, ce sera le soufflé chaud au cœur de glace, appelé parfois « omelette norvégienne ». J'imagine déjà la catastrophe ! Réflexion faite, je tenterai aussi la seconde recette, ne serait-ce que pour avoir la joie d'expédier demain quelques spécimens à ma chère amie du Sud-Ouest. Ci-après la recette des craquelins d'Annie de Pène.

Le craquelin est une très vieille pâtisserie médiévale apparentée aux échaudés dont le nom, attesté depuis 1265, est emprunté au néerlandais crakelinc. Les chanoinesses de Baume-lès-Dames, en Franche-Comté, en avaient fait leur spécialité. On trouve des variantes dans la plupart des provinces françaises et notamment encore actuellement en Bretagne.


RECETTE

Pétris ensemble dans un grand bol 250 g de farine, 125 g de beurre, une pincée de sel, 15 cl de lait, 320 g de sucre puis ajoute un œuf entier et un jaune d'œuf. Travaille bien l'appareil et modèle une grosse boule de pâte qui doit rester souple.
Laisse-la reposer durant 2 heures avant de l'étirer sur une surface bien farinée en une abaisse de pâte de 1 cm d'épaisseur.
Détaille des lanières de 2 cm de large et de 12 cm de long. Arrondis ces lanières en forme de boudins puis noue-les individuellement.
Range les craquelins ainsi obtenus sur une plaque et avant de les mettre au four dore-les avec un pinceau trempé dans de l'œuf battu.
Cuis à 220° pendant 7 à 8 minutes. Sucre ces gâteaux boursoufflés, légers, tièdes et croquants dès leur sortie du four.

Extrait de COLLETTE GOURMANDE, de Marie-Christine et Didier Clément, photographies de André Martin, Albin Michel, 1990.


PS Evidemment, sitôt sauté du lit, n'écoutant que ma passion gourmande, je me suis lancé dans la confection de craquelins… sans vérifier que j'avais en ma possession tous les ingrédients. Pas de lait ! (que j'ai remplacé par un yaourt). Et je ne suis pas sûr que le beurre demi-sel fasse l'affaire. Je doute à présent car pâte, qui est censée reposer, ne ressemblait pas à la boule compacte annoncée mais à un magma élastique gluant, informe, indécollable de mes doigts frénétiques. Le yaourt ? Pas assez de farine ? Du coup, tandis que le temps s'écoule, le stress augmente… Vive la pâtisserie du dimanche ! Et ensuite, un champ de bataille dévasté. Bonjour la vaisselle !