« Dès 1791, Jean-Baptiste Regnault et François-Xavier Fabre exposent au Salon leurs tableaux sur Achille et Abel. Mais c'est Girodet qui, au Salon de 1793, avec le célèbre Endymion baignant dans la lumière glauque d'un paysage irréel élève l'érotisme homosexuel à la dignité d'une cérémonie secrète. Pour ceux qui préfèrent le corps plus drus et nerveux à la morphologie un peu molle et grasse du personnage principal – il ressemble davantage à un castrat qu'à un athlète grec ! – Girodet a placé le jeune Amour, qu'il a peint de profil, tout en prenant soin de dessiner avec précision son sexe, détail que la position du garçon ne rendait pas indispensable. 1793 : l'année de la Terreur, l'année où la France, en guerre contre l'Europe coalisée, est soumise à une dictature militaire, mais cela n'empêche pas le Salon d'accueillir officiellement le tableau, qui remporte un succès prodigieux. » (Op. cit. pages 197-198).




Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson, Eudymion, effet de lune
dit aussi Le sommeil d'Eudymion, 1793, huile sur toile, Paris, musée du Louvre.