Je suis tombé amoureux d'une voix. Peu m'importe qu'Antony Hegarty ait l'envergure d'un géant blond androgyne et maniéré, son destin me touche, sa personnalité me fascine, sa voix me porte et me transporte. Depuis plus d'un an, j'écoute son album en boucle (“The Crying Light”). Une voix haut perchée, comme je les aime, souple, caressante, insinuante, aérienne et charnelle, puissante et feutrée, une voix languide qui s'enroule, se déroule et qui vous emporte dans un flot de rêveries, portée par des violons suaves et un piano cristallin. Voix tantôt plaintive, tantôt consolatrice : avec mon Ange, je suis au Ciel ! Loin de la crise, des faits divers et des politiciens véreux. À des années-lumière de toute trivialité. Et je me retrouve au milieu du chœur de mes aimé(e)s, ces artistes rares qui me bercent et font pleuvoir sur notre terre une pluie de roses emperlées de larmes : Alfred Deller, Klaus Nomi, Philippe Jaroussky, Jeff Buckley, Jim Morrison, Nina Simone, Gundula Janowitz, Angélique Ionatos… et quelques autres.