Les SMS ont fait l'objet de critiques virulentes (leur débilité supposée, leur graphie hétérodoxe). Mais ce peut être une façon charmante de communiquer : après tout, ils succèdent aux mots doux, aux billets, aux télégrammes. En envoyant un tel message, on sait qu'on ne dérangera pas l'autre, puisqu'il lui suffit de fermer son téléphone pour en différer la réception. Le SMS ne commande pas impérieusement une réponse, mais il l'appelle. Il suppose un art de la légèreté : que demander de plus ?

Stéphane Audeguy, Petit éloge de la douceur, Gallimard, 2007.