LA BALLADE DES PERDUS (ou l’euthanasie punie)
Par Michel Bellin le jeudi 12 février 2009, 07:45 - Lien permanent
Eluana vient de « mourir ». Je mets des guillemets car la jeune femme était plongée dans un coma végétatif depuis 17 ans. Sa famille, après des années d'un long combat, avait finalement obtenu le droit qu'on cesse de l'alimenter au grand dam de l'opinion publique et du Vatican. Le cardinal Javier Lozano Barragon, président du conseil pontifical pour les opérateurs sanitaires du Vatican, avait alors parlé d'un «abominable assassinat», tandis que le pape Benoît XVI évoquait un «acte indigne de l'homme». Lundi, le Vatican a toutefois réagi à l'annonce de la mort de la jeune femme en expliquant que «Dieu pardonne aux responsables de sa mort ». Ouf ! Tout est donc bien qui finit bien ?
Il y a quelques mois, le même cas, toujours en Italie, la même souffrance des victimes et des familles, la même indignation de part et d'autre, les mêmes vociférations politiques et vaticanes. Ne serait-il pas plus simple que, de chaque côté des Alpes, des dispositions législatives soient prises ? Question subsidiaire : la société française – en refusant qu'une loi intègre un « principe d'exception » autorisant une fin de vie dans la dignité – se montrera-t-elle encore longtemps aussi hypocrite et rigoriste que l'Eglise catholique romaine ?
À propos du cas de Piergiorgio Welby (à qui furent refusées des obsèques religieuses) j'avais écrit un texte durant la nuit de Noël. Je le remets en ligne aujourd'hui tel quel ; rien à atténuer, rien à changer hélas… puisque, là-bas comme ici, rien a changé.
Jusqu'à la prochaine euthanasie…
Il y a quelques mois, le même cas, toujours en Italie, la même souffrance des victimes et des familles, la même indignation de part et d'autre, les mêmes vociférations politiques et vaticanes. Ne serait-il pas plus simple que, de chaque côté des Alpes, des dispositions législatives soient prises ? Question subsidiaire : la société française – en refusant qu'une loi intègre un « principe d'exception » autorisant une fin de vie dans la dignité – se montrera-t-elle encore longtemps aussi hypocrite et rigoriste que l'Eglise catholique romaine ?
À propos du cas de Piergiorgio Welby (à qui furent refusées des obsèques religieuses) j'avais écrit un texte durant la nuit de Noël. Je le remets en ligne aujourd'hui tel quel ; rien à atténuer, rien à changer hélas… puisque, là-bas comme ici, rien a changé.
Jusqu'à la prochaine euthanasie…
LA BALLADE DES PERDUS
Interminable agonie
Des débris humains en sursis
Oui mais…
LA VIE À TOUT PRIX
LA VIE À N'IMPORTE QUEL PRIX
LA VIE DES VIEUX PRINCIPES RACORNIS
Qu'ils soient donc prolongés jour et nuit :
Dieu seul rappelle à Lui !
Infamante destinée
Des embryons de femmes violées
Oui mais…
LA VIE À TOUT PRIX
LA VIE À N'IMPORTE QUEL PRIX
LA VIE DES VIEUX PRINCIPES RACORNIS
Qu'ils deviennent des orphelins en errance :
Dieu sera leur Providence !
Impitoyable survie
Des légumes humains en batterie
Oui mais…
LA VIE À TOUT PRIX
LA VIE À N'IMPORTE QUEL PRIX
LA VIE DES VIEUX PRINCIPES RACORNIS
Qu'ils soient maintenus sous respirateur :
Dieu seul est leur Sauveur !
Décision libre et claire
Des suicidés volontaires
Oui mais…
LA VIE À TOUT PRIX
LA VIE À N'IMPORTE QUEL PRIX
LA VIE DES VIEUX PRINCIPES RACORNIS
Que leurs cercueils soient refoulés des églises
Car Dieu verrouille la Terre Promise
Qu'Il façonne à son image
Du fond des âges
Et pour toujours
Car Eternel est son Amour !
Dieu sait ce dont sa créature a besoin,
Il sait que souffrir est un Bien.
Que cet homme de douleurs
Dans son périple de voyageur
Jusqu'au seuil du Paradis
S'en remette à son seul Avis
Que le Pontife ou bien l'Imam
Subordonne le corps à l'âme
Et interprète du Divin
Ce seul oracle souverain :
« Que soit docile toute créature,
Qu'on laisse faire la Nature.
Et que les adeptes de l'euthanasie
– législateurs ou citoyens –
Soient anathèmes et impies,
Tous ennemis du genre… divin ! »
M.Bellin
À la mémoire d'Eluana et de Piergiorgio