« Je serai abracadabrante jusqu'au bout. »


« J'aime la vie. Elle me monte à la tête, elle m'envahit. Elle surpasse ses promesses comme une maîtresse follement amoureuse et qui ne craint plus de trop prouver son amour. J'aime la vie et elle m'aime. Je sens sur mes joues ses longues caresses. [...] J'ai la chance inouïe d'avoir faim de tous les plats du monde et d'agrandir au contraire mon appétit à mesure qu'âprement je dévore l'univers. »


« Je souffre d'aimer trop et je souffre que l'on m'aime. Je souffre d'être si exigeante et si difficilement heureuse. Je souffre de cette différence qu'il y a entre la vie quotidienne et celle que j'imagine. Je suis incorrigible et ne me résigne à aucun arrangement. »


[la drogue] « … afin d'être plus légère, de mieux percer le mystère, de m'évader, bien que vivante encore, de la terre et de ses rus […] Aller droit à l'enfer par le chemin même qui le fait oublier. »


«A force d'exigence et de retombements, de projets et de défaites froides comme l'averse qui donne la fièvre dont on crève à vingt ans, écrit-elle le 11 janvier 1919, je n'attends plus rien que moi-même, ma belle petite âme que parachève et paraffine chaque jour la vie parisienne et son fouet à neuf queues. Je suis un jouet entre les mains, les lèvres des foules, où mon nom, ma petite identité qui aspirait au lyrisme est balancée comme un numéro de foire, une attraction vernie qui ne coûte pas cher. Je suis une barque haletante et fracassée sur la mer sans étoile, où nous naviguons de compagnonnage avec les lames mauvaises, lourdes comme l'huile, et les petits poissons changeants qui se cachent dans la lune selon les marées. Hélas !... »


« J'ai perdu ce qui faisait de moi un poète et je suis devenue un être avec toutes les paresses, toutes les lâchetés, tous les désirs des êtres que la vie a domestiqués, asservis sous son poing de fer, courbés sous le joug de l'argent, de l'amour et de l'ennui… je suis une grande brèche où toutes les monstruosités du monde peuvent passer. »


« Ma folie ne me rend pas heureuse, mais je la préfère. »