CIEL DE SEPTEMBRE
Par Michel Bellin le mercredi 24 septembre 2008, 06:55 - Lien permanent
Ciel d'automne. Silence. Apaisement…
Retour ce matin avec la poésie, celle de Jean Richepin. Son itinéraire personnel ressemble à celle de Jean-Claude Pirotte : on les attendait l'un et l'autre au faîte d'une carrière brillante, ils ont pris la tangente. Normalien brillant, Jean choisit délibérément la vie de bohème. La chanson des gueux (1876) lui vaut la célébrité ainsi… qu'un procès et une condamnation. Il restera révolté contre la société, infatigable défenseur des opprimés.
Retour ce matin avec la poésie, celle de Jean Richepin. Son itinéraire personnel ressemble à celle de Jean-Claude Pirotte : on les attendait l'un et l'autre au faîte d'une carrière brillante, ils ont pris la tangente. Normalien brillant, Jean choisit délibérément la vie de bohème. La chanson des gueux (1876) lui vaut la célébrité ainsi… qu'un procès et une condamnation. Il restera révolté contre la société, infatigable défenseur des opprimés.
Ciel roux. Ciel de septembre.
De la pourpre et de l'ambre
Fondus en ton brouillé.
Draperie ondulante
Où le soleil se plante
Comme un vieux clou rouillé.
Flots teintés d'améthyste.
Ecumes en batiste
Aux légers falbalas.
Horizon de nuées
Vaguement remuées
En vaporeux lilas.
Falaises jaunissantes.
Des mûres dans les sentes,
Du chaume dans les champs.
Aux flaques des ornières,
En lueurs prisonnières
Le cuivre des couchants.
Aucun cri dans l'espace.
Nulle barque qui passe.
Pas d'oiseaux aux buissons
Ni de gens sur l'éteule.
Et la couleur est seule
À chanter ses chansons.
Apaisement. Silence.
La brise ne balance
Que le bruit endormant
De la mer qui chantonne.
Ciel de miel. Ciel d'automne.
Silence. Apaisement.
Jean RICHEPIN