TIC TAC TIC TAC TIC TAC…
Par Michel Bellin le lundi 5 février 2007, 09:52 - Lien permanent
Avec le temps va tout s'en va…
Tic tac tic tac tic tac
Une semaine de plus en moins
Une journée de plus en moins
Une heure de plus en moins
Tic tac tic tac tic tac
Avec le temps va tout s'en va…
Tout va peut-être arriver…
Aujourd'hui ?
A la minute même !
« … les minutes sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or. »
Envie ce matin de relire en urgence L'HORLOGE de Baudelaire,l'une de mes fleurs vénéneuses préférées.
Tic tac tic tac tic tac
Une semaine de plus en moins
Une journée de plus en moins
Une heure de plus en moins
Tic tac tic tac tic tac
Avec le temps va tout s'en va…
Tout va peut-être arriver…
Aujourd'hui ?
A la minute même !
« … les minutes sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or. »
Envie ce matin de relire en urgence L'HORLOGE de Baudelaire,l'une de mes fleurs vénéneuses préférées.
LXXXV
L'HORLOGE
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible ;
Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau de délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cent fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi ! prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente ; souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encore vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
(spleen et idéal)