« J'en suis arrivé à avoir une rage sereine contre mon espèce, et puisqu'on n'est entouré que de canailles ou d'imbéciles dans ce bas monde (il y en a qui cumulent), que ceux qui ne se croient être ni des uns ni des autres, se rejoignent et s'embrassent.»
A son oncle Parain. 1er janvier 1853.

« Il faut traiter les hommes comme des mastodontes et des crocodiles. Est-ce qu'on s'emporte à propos de la corne des uns et de la mâchoire des autres ? Montrez-les, empaillez les, focalisez les, voila tout ; mais les apprécier, non. Et qui êtes-vous donc vous-mêmes, petits crapauds ? »
A Louise Colet. 31 mars 1853.

« C'est peut-être un monstrueux orgueil mais le diable m'emporte si je ne me sens pas aussi sympathique pour les poux qui rongent un gueux que pour le gueux. Je suis sûr d'ailleurs que les hommes ne sont pas plus frères les uns aux autres que les feuilles des bois ne sont pareilles. - Elles se tourmentent ensemble, voilà tout. »
A Louise Colet. 26 mai 1853.

« Je me sens maintenant pour mes semblables une haine sereine, ou une pitié tellement inactive que c'est tout comme. J'ai fait, depuis deux ans, de grands progrès. L'état politique des choses a confirmé mes vieilles théories à priori sur le bipède sans plumes, que j'estime être tout ensemble une dinde et un vautour. »
A Louise Colet. 25 juin 1853.

« L'humanité a la rage de l'abaissement moral. - Et je lui en veux, de ce que je fais partie d'elle. »
A Louise Colet. 22 septembre 1853.

« On a dit que nous dansions sur un volcan ; la comparaison est emphatique ! Pas du tout ! Nous trépignons sur la planche pourrie d'une vaste latrine. L'humanité, pour ma part, me donne envie de vomir, et il faudrait aller se pendre, s'il n'y avait, par-ci par-là, de nobles esprits qui désinfectent l'atmosphère. Ceci est une allusion à l'auteur. »
A Eugène Delattre. 10 janvier 1859.