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 Un si long silence… Que se passe-t-il ? Je ne comprends pas. Merci de me rassurer, Omi chéri.

 Mais pourquoi ne m’appelles-tu pas ? Ton portable sonne toujours dans le vide quand j’appelle. Aucune nouvelle à propos de ta santé. Tu m’as dit être retourné au club. Lundi ou mardi soir ? Vite, trésor, rassure-moi à propos de tes vertiges. C’est toujours d’accord pour mercredi ?

 Toujours rien. Pas le double « bip bip » annonciateur de mon bonheur. (« Vite ! Ton amoureux t’appelle ! » s’esclaffe Oscar chaque matin au petit déjeuner dès que je branche mon portable.) S’esclaffait… J’espère surtout que tu n’es pas fâché. T’ai-je blessé l’autre soir ? Parfois, je sais, je parle plus vite que mon ombre. Oscar se plaint aussi – comme toi - que je parle trop fort, que mon ancien métier a laissé des traces : une voix à haranguer les foules ! Toi, tendre ami, tu as une voix si douce. Douce et flûtée. Et pénétrante. Elle me manque tant ! Pour le moment, ce sont tes mots qui font défaut. À très très vite, je t’en prie : incendie à nouveau mon écran, que je revive !

 Plus de nouvelle depuis avant-hier matin. Ça n’est jamais arrivé en deux mois ! Que se passe-t-il ? ? As-tu consulté ? Rassure-moi vite s’il te plaît. Ton Jul qui se soucie de toi et dépérit.

 Omi chéri, peux-tu imaginer mon tourment ? Que se passe-t-il ? Que fais-tu ? Pourquoi ne m’écris-tu plus ? Mes sms deviennent des sos. En vain ! Help ! Help !



 Amour de ma vie, ton mutisme me tue : je meurs à petit feu, je me calcine. Pourquoi ce silence ? J’imagine le pire comme si mon cauchemar de l’autre nuit était en train de se réaliser. Que t’arrive-t-il ? Qu’ai-je fait ou pas fait ? Plus de textos pour me perfuser. Pas un seul mot. Es-tu allé consulter ? C’est moi qui devrais, tellement je m’affaiblis… Comment puis-je survivre sans le goutte-à-goutte quotidien de tes SMS d’amour ? Ecris-moi je t’en prie.

 Ma maladie t’a-t-elle contaminé au point que tu veuilles désormais guérir de moi, m’amputer à tout jamais de ta vie ? Me punir par TON silence ! Je n’ose le croire. Près de trois jours sans nouvelles ! C’est rien. C’est tout ! Je sais aussi que mon imagination fiévreuse me joue toujours des sales tours, que le drame n’existe que dans ma cervelle en feu, que l’imagination est la fée du logis… Peste de Carabosse ! Ah ! ces maudits auteurs ! Bla bla bla. Je le sais que trop… Comme dit Jep, l’écrivain de La grande bellezza : « Tutto è solo un truco. » (Oscar a été bouleversé que j’éclate en sanglots à la fin de la projection. Et impuissant devant une telle dévastation ! Seule sa main dans le noir…) Mais comment n’être pas anéanti par le Néant ! L’amour, est-ce aussi un truco ? En fait, je ne sais pas. Je ne sais plus rien. Je ne sais qu’une chose : parle-moi, Omi chéri, écris-moi, enchante à nouveau ma vie, ôte-moi du doute affreux qui m’asphyxie de larmes.

__ Extrait de L@MOUR TEXTO de Michel Bellin ebook/kindle (parution le 5 septembre 2013 sur Amazon)__

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Trois mois seulement après “Les amants des praz”, l’auteur, décidément prolifique et plus passionné que jamais, revient à ses amours arc-en-ciel. Cette fois, plus de roman. La pure autofiction. Sous le jeu des mots, le « je » qui palpite. Vertige de l’amour ! L’auteur livre à son lecteur un vécu ardent et suave dont le compte-rendu au jour le jour accomplit un texte fondateur rebaptisé “Tanger à tout prix” (Prix VEDRARIAS). Avec ce diptyque égotiste, Michel Bellin n’a jamais été aussi près du défi qui l’anime depuis “J. L’Apostat” (1996) : écrire sa vie, vivre son écriture. Mais à une seule condition : écrire sa vie littérairement et pas littéralement !