C'est la question que pose Marius (dans l’œuvre de Marcel Pagnol). Le jeune gars a abandonné son amoureuse pour courir après sa maîtresse (la mer), et deux ans plus tard, il vient réclamer son dû. Quel inconscient ! Quel cruel ! Et si contemporain : on se croirait en 2013 dans le débat houleux, parfois indigne, concernant le mariage pour tous. Mais qui c'est le père ? Celui qui est le noble hétéro ou l'indigne homo ? Celui qui a semé la vie au vol, par inadvertance, dans le coup de rein de son désir instinctif ou bien celui qui accueille le vie, la protège après l'avoir follement désirée, la nourrit patiemment, jour après jour, nuit d'angoisse après nuit d'angoisse ?

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Je viens de voir MARIUS puis FANNY, dans une nouvelle interprétation et une nouvelle mise en scène de Daniel Auteuil. J'en suis sorti les deux fois ébloui et reconnaissant. Je sais bien que les cinéphiles diplômés et patentés ont fait la fine bouche mais la critique parisienne, on la nique ! La mise en scène étourdissante estampillée 7ème Art, elle n'a rien à faire ici. Seul le texte indémodable de Pagnol, seule dans ce remake inspiré, une interprétation habitée, palpitante. Et comme les larmes sont agréables lorsqu'elles sont le message silencieux de l'âme !

Retour au dialogue sur la fameuse question de la paternité et de la responsabilité. A propos de la bande-son que je mets en ligne ci-dessous, une seule consigne : écouter les paroles en fermant les yeux et en ouvrant son cœur.

- Qu'est-ce que tu as donné, toi, Marius ? dit le père.

- La vie !

- Les chiens aussi donnent la vie...

- Mais, bon dieu, qui c'est le père à la fin ? Celui qui a donné la vie ou celui qui a payé les biberons ?

- Le père, c'est celui qui aime.