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Dessin érotique de Jean Cocteau

(Ah ! si les dames patronnesses de Saint-Cloud lorgnaient sur mon blog au lieu de plonger leur museau dans le missel !)

QUELQUES FIGURES DE STYLE

UTILISÉES DANS MES RECUEILS ÉROTIQUES (suite)

4/ ACCUMULATION (gradation)

« Il n’est vraiment pas manche mon fier handicapé. Quel doigté ! Quelle délicatesse ! Quelle scélératesse ! Sa sueur perle au front, ses sourcils sont froncés, les ailes du nez palpitent, la langue sort et rentre comme un dard de crotale, les lèvres se contorsionnent et se mordent elles-mêmes. La pomme d’Adam fait du saut à l’élastique, la glotte grelotte et un désir fiévreux a empourpré ses joues. Cédric dérive sur le Périph du sexe jusqu’au bout de l’enfer : il gémit, il soupire, il chantonne, il halète, il me supplie, il râle et demande grâce tandis que ses doigts frénétiques continuent de palper ma verge mollassonne. »

À SUIVRE DEMAIN

En bonus, pour fêter l'été, mon poème AUBE D’ÉTÉ avec l'icône afférente. Je suis bêtement fier de cette phrase suggestive, merci ô ma Muse :

" Et j’ai moulé mon corps au vallon de tes reins."


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AUBE D’ÉTÉ

Au clocher villageois s’égrène un jour nouveau.

Notre chambre est encore enveloppée de nuit,

Assoupie. Seul un lambeau de blancheur discrète

Filtre entre les volets et la fenêtre ouverte.

Tu es là, près de moi, étendu sur le drap :

Sexe bénin, joues rosées, tu dors comme un ange !

Rien ne couvre ton corps où mon regard s’arrime.

Innocente langueur des joutes apaisées.

Tu fus pourtant si vaillant, si obscène !

C’était la nuit passée ; nouveau jour à présent.

Tu souris, tu t’étires : épanouissement

Splendide et généreux d’une chair qui s’éveille !

Tu tournes ton visage ébouriffé de rêves

Vers le tendre baiser que je donne à tes lèvres.

Mais tes yeux restent clos, tournés vers l’intérieur :

Ne rien rendre à la nuit des fantasmes heureux.

J’ai caressé ton flanc ; tu as sur ma poitrine

Dénoué tes cheveux qui guettent le soleil.

Tu gémis un sourire puis reviens à tes songes

Et j’ai moulé mon corps au vallon de tes reins.

Chut ! Je sens sous mon poing s’ériger ton désir,

Je caresse rêveur ta toison embuée

Des anciennes sueurs de notre volupté.

Nos moitiés se renouent dans un profond soupir.

Et nous restons ainsi très longtemps emmêlés,

Soudés, purifiés par le Saint Sacrement

De nos chairs apaisées, béats, tout étonnés

De renaître au bonjour d’une si tendre aurore.


Extrait de "Délices et Infamie", recueil de poème homosensuels, 2012, kindle d'Amazon.

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