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Et d’abord cette question fondamentale : pourquoi écrire des textes érotiques ? Car c’est sans aucun doute mon péché mignon et peut-être mon plus beau palmarès : l'emblématique "Charme et splendeur des plantes d'intérieur" et son recueil jumeau "Communions privées" ; 32 poèmes homosensuels ("Délices et infamie") ainsi qu’un jubilatoire et atypique 'sexercice' de style interactif intitulé "Les oraisons jaculatoires". Quatre bréviaires libertins pour méditer et se recueillir...

« Ecrire, disait Roland Barthes, n’est pas seulement une activité technique, c’est une pratique corporelle de jouissance. » Une des raisons élémentaires pour lesquelles je m’abandonne si souvent à ma muse polissonne. Une autre motivation : un compte à régler avec le christianisme qui stigmatise encore et toujours le corps, le sexe, le plaisir. Or, je ne cesse de marteler ce truisme : la sexualité entre mecs (en fait, ma vraie et seule sexualité, celle qui m’épanouit et me revitalise… comme on remet son portable en charge !), bref l’érotisme, qu’il soit homo ou hétéronormé, est bon, drôle, jouissif, varié, irrésistible, inoffensif… Une urgence sans raison, un délicieux orage épileptique et, quand la tendresse humaine s’en mêle tandis que les corps dénudés s’entremêlent, c’est encore mieux !

D’un point de vue strictement littéraire, la nouvelle n’est pas un genre mineur. Bien au contraire. Le texte doit être incisif, bien mené, avec peu de personnages mais crédibles psychologiquement et physiquement présents, avec une chute si possible inattendue. Et le challenge pour un texte érotique, c’est que ce ne soit pas vulgaire ni obscène. À quoi bon décrire les anatomies, les volumes, les performances ? La langue française possède une musicalité, toute une panoplie de figures de style, une rythmique propre, des rimes riches et sonnantes… de quoi titiller la libido du lecteur. En ce qui me concerne, j’entends provoquer par les seuls mots un orgasme mental, une décharge de dopamine dans la tête… avec, si possible, vérification et célébration plus bas (!).

En fait, c’est une de mes curiosités : mes trois recueils érotiques – je mets à part mon anthologie poétique – tous réédités aujourd’hui en version numérisée sur liseuse (kindle), ont été lus par des milliers de lecteurs (y compris quelques meufs libérées). Combien ont bandé ? Ont ri ? Ont joui ? J’aime à prendre ma calculette pour délirer gentiment et en toute modestie :





Quelques chiffres :

2 à 6 ml de sperme par éjaculat

Moyenne : 4 ml

Moyenne : 2 éjaculations par opus (c’est modeste mais raisonnable)

Livres ou ebooks érotiques vendus depuis 10 ans : environ 5000

Soit 10000 éjaculats

Soit : 4O.OOO ml

Soit 4O litres de sperme

30 000 000 spermatozoïdes par éjaculat

soit

300.000 MILLIONS de spermatozoïdes

soit en milliards etc………….

Bref, mon lecteur aura compris, je n’ambitionne pas le Goncourt mais rien moins que le Livre des Records dans la catégorie « Cris et chuchotements » ! Comme je l’écris dans la préface des “Charme et splendeur” : « Disciple de Malthus, je zigouille le peuple lilliputien du Royaume des Couilles sans viol ni contrainte, juste par et pour le plaisir. Car je n’ambitionne que de rester un paisible obsédé textuel, un modeste artisan sans dumping ni matraquage, un bricoleur du dimanche opérant par seule succion verbale et suggestion mentale et toujours avec l’accord de mes victimes consentantes ; scribe régulateur de notre planète surpeuplée – guerrière de surcroît – et prolixe bienfaiteur de l’Humanité par le seul culte de la volupté. »

Après, c’est affaire d’imaginaire et d’addiction personnels. En tout cas, c’est ce qui m’arrive quand j’écris – ou relis – ce genre de texte. Car on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Ego Narcissus. Moi-m’aime. Voilà ma nouvelle façon de « croire », croire à la vitalité et à la sacralité du corps. L’âme n’existe pas ou si peu… Seul le corps, les humeurs, les muscles, les odeurs, la peau. La peau c’est ce qu’on a de plus profond, non ? La peau aimante sur le parchemin de nos corps. Elle ne saurait mentir ! Car le contraire de croire, c’est savoir. Le contraire de prier, c’est rire. Le contraire de mourir, c’est jouir et se réjouir. Ceci est mon corps… prenez et lisez.

Donc dès demain – et pour une dizaine de jours d’affilée - quelques-uns de mes trucs (liste non exhaustive) pour concocter patiemment de savoureuses recettes en utilisant les ingrédients de la langue française.

L’épreuve du bac approche. Messieurs les cancres, à vos stylo et bloc- notes ! Et bon appétit.

Post scriptum : chaque leçon de littérature sera suivie d’une icône homosensuelle tirée de mon trésor personnel ainsi que de la reproduction d’une jaquette de mes livres ou ebooks.


À SUIVRE DEMAIN 1ère figure de st...


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