Bruce LaBruce (cinéaste), c'est pour moi une vieille connaissance ! Je me souviens en particulier d'un monstrueux pilon qui ne servait pas qu'à marcher ! Passons, c'est le Jour du Seigneur : piété et pudeur sont de mise. Pourtant, il faut bien l'admettre, n'en déplaise aux censeurs, religion et sexualité ont toujours fait et font encore bon ménage dans l'art. Ce que prouve le brave LaBruce qui, pas plus aujourd'hui qu'hier, n'en a rien à faire des cris d'orfraie des associations catholiques. « Cachez ces saintes que je ne saurais voir ! » Non, bien au contraire, qu'on nous dévoile sur les cimaises ces hystériques en extase, ces nonnes noires en transes et aussi ces splendides Christ virils avec tatouages et piercing. Bref, on l'aura compris à défaut de méditer de visu devant la cinquantaine de photographies qui sont exposées en ce moment à Madrid, beaucoup mettent effectivement en scène des figures religieuses dans des situations profanes et ouvertement sexuelles. C'est d'ailleurs ce que revendique l'auteur sur le site de la Fresh Gallery qui l'expose : l'objectif est de « présenter une série de portraits qui illustrent la convergence divine entre le sacré et le profane », car « les vies des saints sont pleines d'actes extatiques et de sexualité sublimée qui s'expriment dans des formes plus perverses et érotiques. »

De toute façon, mon Père, Dieu reconnaîtra les siens et, contre trois Ave, vous allez me donner l'absolution. En tout cas, dès demain (suite et fin mardi), un peu en avance sur les traditionnelles homélies du Carême à Notre-Dame, je ferai ici une conférence sur le thème : SEXE ET ÉROTISME DANS LES MONASTÈRES FÉMININS - ça va décoiffer !