PLAT DE POISSONS FRITS





Goût, vue, ouïe, odorat... c'est instantané :
Lorsque le poisson de mer cuit à l'huile s'entrouvre, un jour
de soleil sur la nappe, et que les grandes épées qu'il comporte
sont prêtes à joncher le sol, que la peau se détache comme la
pellicule impressionnable parfois de la plaque exagérément
révélée (mais tout ici est beaucoup plus savoureux), ou (com-
ment pourrions-nous dire encore ?)... Non, c'est trop bon ! Ça
fait comme une boulette élastique, un caramel de peau
de poisson bien grillée au fond de la poêle...

Goût, vue, ouïes, odaurades : cet instant safrané...

C'est alors, au moment qu'on s'apprête à déguster les filets
encore vierges, oui ! Sète alors que la haute fenêtre s'ouvre,
que la voilure claque et que le pont du petit navire penche ver-
tigineusement sur les flots,
Tandis qu'un petit phare de vin doré - qui se tient bien
vertical sur la nappe - luit à notre portée.








Ci-dessus, menu du soir à Fujairah (2009)… mais ce n'était ni du saint-pierre ni du muscadet !

(Quel(le) internaute pourra préciser dans son commentaire de quel poisson il s'agit, sans nul doute pêché dans l'Océan Indien ?)