Ne prends pas à cœur cette petite nostalgie dont je suis coutumier. L'appartement est vide, les garçons sont en vadrouille, tout à la joie des ballades et des copains en cette période de vacances. Je vais m'étourdir un peu dans des tâches subalternes (ménage, courses pour remplir le frigo… que tes cadeaux substantiels ont commencé à remplir. Merci pour ces gâteries !). Dans une semaine, tu arriveras à cette heure en Provence… Si j'étais vraiment fou, je t'accompagnerais, tant besoin de soleil, de vitamines et d'amour à ciel ouvert… mais c'est sans doute prématuré, tu restes – entre deux étreintes – un vrai solitaire ! Et je dois par ailleurs être à mon poste le jeudi 16. Si heureux de notre rencontre, de nos corps à corps où le cœur se cherche un langage… il y a entre nous une telle liberté, une telle brisure de conventions et de tabous ! C'est (presque) nouveau pour moi, à la fois irrésistible et un peu périlleux, comme une spirale ou un gouffre… Qu'est-ce dont qu' « aimer » ? Où gît le plaisir… ou mène-t-il ? Merci pour ta tendresse, ton impudeur, ta fringale sensuelle… et toutes ces richesses intérieures, ce gisement profond que je veux explorer si tu veux bien t'exposer à ma curiosité et à mon amitié. »
Michel.