Va, pensiero (Va, pensiero, sull'ali dorate) est l'un des chœurs de musique lyrique les plus connus. Il est tiré de la troisième partie du Nabucco de Giuseppe Verdi (1842) où il est chanté par les Hébreux prisonniers à Babylone.Le poète Temistocle Solera a écrit ces vers en s'inspirant du psaume 137 Super flumina Babylonis.

Bien sûr, il s'agit ici d'Hébreux, non d'Egyptiens ni de Tunisiens ! C'est piquant, non ? Mais la musique reste un langage universel. Et il faut écouter cet extrait jusqu'au bout, jusqu'à l'intervention du soliste qui appelle le peuple à ne pas se résigner : "Levez-vous, frères opprimés ! Je lis dans les ténèbres du futur : voici brisée l'indigne chaîne !"

Texte italien

Va, pensiero, sull'ali dorate;
Va, ti posa sui clivi, sui colli,
Ove olezzano tepide e molli
L'aure dolci del suolo natal!
Del Giordano le rive saluta,
Di Sionne le torri atterrate...
Oh mia patria si bella e perduta!
O membranza sì cara e fatal!
Arpa d'or dei fatidici vati,
Perché muta dal salice pendi?
Le memorie nel petto raccendi,
Ci favella del tempo che fu!
O simile di Solima ai fati
Traggi un suono di crudo lamento,
O t'ispiri il Signore un concento
Che ne infonda al patire virtù!


Traduction littérale

Va, pensée, sur tes ailes dorées ;
Va, pose-toi sur les pentes, sur les collines,
Où embaument, tièdes et suaves,
Les douces brises du sol natal !
Salue les rives du Jourdain,
Les tours abattues de Sion ...
Oh ma patrie si belle et perdue !
Ô souvenir si cher et funeste !
Harpe d'or des devins fatidiques,
Pourquoi, muette, pends-tu au saule ?
Rallume les souvenirs dans le cœur,
Parle-nous du temps passé !
Ô semblable au destin de Solime
Joue le son d'une cruelle lamentation
O que le Seigneur t'inspire une harmonie
Qui nous donne le courage de supporter nos souffrances !