QUEUE DE SOURIS
Par Michel Bellin le mercredi 15 décembre 2010, 08:17 - Lien permanent
Je viens de recevoir mon premier cadeau de Noël de la part du jeune autiste – de son papa surtout ! – pour qui j'ai inventé, avec succès semble-t-il, la pianothérapie. C'est un très joli livre, fort bien illustré, intitulé « Le chat en cent poèmes ». Autrefois, les écrivains gardaient cet animal près d'eux pour empêcher que les souris ne dévorent leurs œuvres géniales, au sens premier du mot. Depuis, l'écran a remplacé le papier, mais le chat est resté ! Pourquoi partirait-il puisque les amoureux des livres et de l'écriture l'adorent – comme on adore une idole ou un sphinx aussi mystérieux que racé.
Je ne suis pas fan de chats mais, on le sait, des mots ! Donc ce livre me comble. J'aurais pu ce matin mettre en ligne un poème de mes auteurs-phares : Baudelaire, Laforgue, La Fontaine… J'ai choisi Claude Roy parce que son texte a la simplicité d'une comptine et la cruauté des chats… et des enfants. La cruauté de la Vie aussi qui donne et reprend… ces merveilleux bambins qui seront sans doute de vieux cons demain et, de toutes façons, seront morts après-demain.
Je ne suis pas fan de chats mais, on le sait, des mots ! Donc ce livre me comble. J'aurais pu ce matin mettre en ligne un poème de mes auteurs-phares : Baudelaire, Laforgue, La Fontaine… J'ai choisi Claude Roy parce que son texte a la simplicité d'une comptine et la cruauté des chats… et des enfants. La cruauté de la Vie aussi qui donne et reprend… ces merveilleux bambins qui seront sans doute de vieux cons demain et, de toutes façons, seront morts après-demain.
QUEUE DE SOURIS
Un petit chat blanc
qui faisait semblant
d'avoir mal aux dents
disait en miaulant :
« Souris mon amie
j'ai bien du souci.
le docteur m'a dit :
tu seras guéri
si entre tes dents
tu mets un moment,
délicatement,
la queue d'une souris. »
Très obligeamment,
Souris bonne enfant
s'approcha du chat
qui se la mangea.
MORALITÉ :
Les bons sentiments
ont l'inconvénient
d'amener souvent
de graves ennuis
aux petits enfants
comme-z-aux souris.
Claude Roy , Enfantasques,
Le petit chat blanc, 1978.
Mon gentil souriceau
que je ne suis pas prêt de dévorer !