Trop de verbiage
Trop d'images
Du matin jusqu'au soir
Vociférations et stridulations
Dans la presse
Sur les ondes
Dans l'insupportable portable
Dans la mangeoire planétaire
En forme d'écrans plats solitaires

Vomitus matutinus
Vomitus vesperalis
Vomitus universalis

Médiatisation
Manipulation
Intoxication
Crétinisation
Tout ce fatras
Ce brouet
Ce brouhaha
Sans racines ni parousie
Vite vite encore plus vite
Trop trop trop toujours trop
Wouaf wouaf wouaf et qu'est-ce qu'on s'marre !

Tous ces mots mégots
Flétris
Écrasés
Radotés
Dégobillés
Ressassés
Aussitôt envolés
Pour donner l'illusion du sens
De l'explication pertinente
De la sensation vraie
De l'impossible rassasiante unique Ascension
Dont notre âme a faim

(de Communion aussi)

Toutes ces icônes
Pillées
Dégoupillées
Dupliquées
Profanées
Tronquées
Manigancées

Trop de blogs
Qui débloquent
Mirages sociaux
Exhausteurs d'ego
Confidences pour midinettes
Pirouettes cacahouètes !

Ici même
Sur mon clavier estropié
Encore bien trop de mots
Bricolés et semés à la volée
Trop de rage
D'indécent chagrin
D'impuissance
Et de velléités d'Absence…

RETOUR AU SILENCE NU

Pas tout à fait :
Pour l'enraciner
Mieux et plus profond
Le larghetto
Du Quintette avec clarinette
(en la majeur K. 581)
Que je dédie à mes frères humains

Ah ! S'il n'en restait que dix…
(comme jadis dans la Ville Putain promise au feu du ciel)
… dix rescapés pour écouter Wolfgang avec moi ce matin
Loin du tintamarre
Loin du désespoir

Dix volontaires
Pour entreprendre dans la Foi
Une cure d'abstinence
Un exode solidaire
Pour ensemencer dans la Joie
Notre silence-jouvence !


À Boulogne-Billancourt, ce mardi 21 septembre 2010.