BENOÎT XVI, “ UN AFFREUX VIEILLARD ”
Par Michel Bellin le dimanche 25 janvier 2009, 11:03 - Lien permanent
Le Souverain Poncif vient de lever l'excommunication concernant quatre ex-évêques catholiques (dont l'un, Mgr Williamson, négationniste autoproclamé). Ce n'est plus tes oignons, me diras-tu ami(e) internaute. Et tu auras peut-être raison, sauf que cette incroyable et prévisible décision dépasse amplement le cercle ecclésiastique comme l'explique Christian Terras, le directeur de la revue Golias que cette affaire met en ébullition. « Il serait inexact, écrit-il sur son site, ou du moins fort incomplet, de présenter la mesure de clémence de Benoît XVI à l'endroit des quatre évêques excommuniés par son prédécesseur, suite à leur consécration épiscopale par l'archevêque dissident Marcel Lefebvre, comme une simple mesure de magnanimité. Il s'agit aussi, et peut-être d'abord, de fermer une parenthèse, celle qui dura exactement cinquante ans, depuis l'annonce du Concile Vatican II à venir par Jean XXIII, parenthèse enchantée d'ouverture et de dialogue, rompant avec l'arrogance doctrinaire qui condamne et avec l'intransigeance d'une institution fermée au monde qui l'entoure.»
À propos de Golias, je réédite ici l'appel que j'ai déposé sur ce site ami et qui est particulièrement frappé par cette nouvelle infamie pontificale : « Je mets au défi tous les catholiques ulcérés et grugés par la décision anticonciliaire de Benoît XVI d'organiser sur la Place St Pierre un immense sit-in. Mais bien sûr les cathos n'auront jamais les couilles de battre le pavé ! cela se fait sur l'agora, pas en ecclesia. Tu n'y songes pas, ma chère, d'abord la charité et la prière ! Une fois de plus, on assistera à leur sempiternelle impuissance : protestations ici, jubilation là, messe d'action de grâce chez les uns, pétition pour les autres, débat ping-pong sur les sites, paroles, paroles ! Pendant ce temps, le monde peut crever… À force d'entendre proclamer qu'ils doivent se rassembler sous la houlette de leur Pasteur, les cathos sont devenus d'inoffensives agnelles qui se laissent tondre sans broncher. Le jour où tous les chrétiens floués de leur Evangile ressembleront enfin à de vigoureux béliers, ce jour-là, moi l'ex-curé fier et heureux d'avoir pris la fuite, je me sentirai encore des leurs et à nouveau au milieu d'eux, à Rome s'il le faut. »
“Paroles, Paroles” ai-je écrit… Heureusement qu'il nous reste Paroles de Prévert et la colère de cet immense Poète contre « le successeur de saint lance-Pierre et de saint lance-flammes ».
À propos de Golias, je réédite ici l'appel que j'ai déposé sur ce site ami et qui est particulièrement frappé par cette nouvelle infamie pontificale : « Je mets au défi tous les catholiques ulcérés et grugés par la décision anticonciliaire de Benoît XVI d'organiser sur la Place St Pierre un immense sit-in. Mais bien sûr les cathos n'auront jamais les couilles de battre le pavé ! cela se fait sur l'agora, pas en ecclesia. Tu n'y songes pas, ma chère, d'abord la charité et la prière ! Une fois de plus, on assistera à leur sempiternelle impuissance : protestations ici, jubilation là, messe d'action de grâce chez les uns, pétition pour les autres, débat ping-pong sur les sites, paroles, paroles ! Pendant ce temps, le monde peut crever… À force d'entendre proclamer qu'ils doivent se rassembler sous la houlette de leur Pasteur, les cathos sont devenus d'inoffensives agnelles qui se laissent tondre sans broncher. Le jour où tous les chrétiens floués de leur Evangile ressembleront enfin à de vigoureux béliers, ce jour-là, moi l'ex-curé fier et heureux d'avoir pris la fuite, je me sentirai encore des leurs et à nouveau au milieu d'eux, à Rome s'il le faut. »
“Paroles, Paroles” ai-je écrit… Heureusement qu'il nous reste Paroles de Prévert et la colère de cet immense Poète contre « le successeur de saint lance-Pierre et de saint lance-flammes ».
________________________________________Rassurez-vous braves gens
ce n'est pas un appel à la révolte
c'est un évêque qui est saoul et qui met sa crosse en l'air
comme ça... en titubant...
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et le soir tombe sur la campagne électorale à Rome
le pape est élu
aux quatre coins cardinaux il y a des cardinaux
qui font la gueule en coin
ils ne seront pas pape
tout est foutu
c'est alors qu'au balcon
sérieux comme un pape
paraît le pape
entouré de ses sous-papes
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un peu plus tard assis sur ses fesses dans son carrosse de nougat doré le grand taulier du Vatican fait le tour de son quartier réservé et puis il rentre au Vatican où fier de lui aussi comme un pape son vieux papa l'attendeffusions familiales
grandes eaux lacrymales
le père a une tête de vieux paysan
il fume la pipe
il est simple
hélas hélas
la pipe au papa du pape Pie pue
on ouvre les fenêtres... on brûle du sucre... on ferme les fenêtres... ce qu'il faut avant tout c'est de la tenue
mais tous les ruisseaux mènent à Rome
et voilà l'évêque qui surgit en agitant sa crosseson visage est défait comme un vieux lit
il titube... l'indignation est générale... le Saint-Père écarte son vieux père qui veut faire à l'évêque un mauvais parti et s'approchant de l'évêque lui dit
On dirait que vous avez bu
et il le lui dit avec une tellement grandiose
expression de mépris
que tous les cardinaux en sont glacés jusqu'aux os
silence
grand silence mais de courte durée
car l'évêque est plus ivre que le pape ne le pensaitet comme il a appris les mauvais mots dans un bordel de la rue de l'Échaudé il dit ce qu'il lui plaît de direDans tous les cas si je suis saoul c'est pas avec ce que tu m'as payé... tout pape que tu es... mais il éternue parce qu'il a froid à la tête depuis que le chien lui a fauché la mitre
Fermez les fenêtres dit le pape
un sous-pape répond à sa sainteté que les fenêtres sont déjà fermées
Excusez-moi dit le pape on peut se tromper je ne suis infaillible que lorsque je parle des choses de la religion
soudain l'évêque
Infaillible... tais-toi... tu me fais marrer... face de pet... les choses de la religion... infaillible... il y a de quoi se les mordre... vieil os sans viande j'en ai marre des choses de la religion et puis d'abord pourquoi que tu es pape et pas moi... hein peux-tu le dire... t'as profité de mon voyage pour te faire élire.. combinard... cumulard...
tout ce que tu veux c'est te remplir la tirelire...
mais le pape le désigne dramatiquement du doigt
Barnabé je vous mets à l'index...
alors l'affreux vieillard éclate de rire
il est tête nue
il se secoue
il secoue toute l'eau du ruisseau
il éternue
il est trempé comme un vieux tampon-buvard
abandonné sous la pluie dans la cour d'une mairie
triste...
Jacques Prévert, La crosse en l'air,
paru en 1936 dans «Soutes» (extrait)
Paroles, avec une couverture de Brassaï, 1945, éd. du Point du Jour, coll. "Le Calligraphe".