LE PRISONNIER


Pour Didi, jeune homo condamné à la guillotine du sexe jusqu'en… ?


La plage était déserte et le ciel pommelé.
Le corps nu et vacant
J'ai épié le soleil sous des verres fumés.
Ô paresse d'enfant !

Puis la foule est venue (le ciel s'était ouvert)
Ephèbes et bambins, deux cygnes, des mamies
Curistes travesties en molles otaries…
Je me réconciliais avec tout l'univers !

Soudain

Tu m'as ici manqué
Tant de vie repeuplée

En vain…

Ma chair m'a paru froide
Et l'orient ombreux.
Lueur d'outre-tombe
Mirage embastillé
deux syllabes (cher prénom !) distillées
Que j'ai cru incarner en déchiffrant les cieux,
Modelant un visage
Pour sculpter ton visage
De banni…

Cruelle embellie !

J'ai maudit
L'azur
Trop pur.


(Un matin, sur la rive du lac du Bourget)

PS Une chance sur un milliard que mon ex-taulard de charme lise ce message ! Néanmoins, je me tiens prêt…