Vendredi soir, j'étais sous le charme des Chants du Rhin de Bizet lorsque soudain, tel un cancre pris en flagrant délit d'inattention, j'ai sursauté et bondi sur ma télécommande : il était 22h 48 et j'allais rater le « Café littéraire » !!! Stop, l'ami. On se calme. Un instant de réflexion : pourquoi allais-je vomir le lendemain une opération marketing que j'aurais grégairement ingurgitée la veille - d'abord le matin sur France Inter puis le soir à France 2 - ce numéro désormais bien rodé des duettistes « ennemis publics »? C'est d'ailleurs plutôt pathétique de voir Bernard-Henri Laurel et Hardy Michel piler le studio et brouter le micro pour essayer de vendre la potion que leur ont concoctée leurs deux éditeurs provisoirement à la colle. C'est dire jusqu'où nous a menés le coup du scoop et à quel point les Belles Lettres peuvent être putassières ! Mais la littérature a bon dos, c'est moi la poire et j'allais me faire avoir ! D'abord penaud (un brin frustré, je l'avoue), je me suis donc abstenu et suis retourné à ce vrai artiste qu'est le pianiste Jean-Marc Luisada.Moralité : le réflexe anti-pavlovien n'est qu'un réflexe second ; dur dur de commencer illico sa cure de désintoxication médiatique pour retrouver la ligne de la décence citoyenne et de l'estime de soi.