LES DEUX GUGUSSES
Par Michel Bellin le lundi 13 octobre 2008, 09:43 - Lien permanent
Vendredi soir, j'étais sous le charme des Chants du Rhin de Bizet lorsque soudain, tel un cancre pris en flagrant délit d'inattention, j'ai sursauté et bondi sur ma télécommande : il était 22h 48 et j'allais rater le « Café littéraire » !!! Stop, l'ami. On se calme. Un instant de réflexion : pourquoi allais-je vomir le lendemain une opération marketing que j'aurais grégairement ingurgitée la veille - d'abord le matin sur France Inter puis le soir à France 2 - ce numéro désormais bien rodé des duettistes « ennemis publics »? C'est d'ailleurs plutôt pathétique de voir Bernard-Henri Laurel et Hardy Michel piler le studio et brouter le micro pour essayer de vendre la potion que leur ont concoctée leurs deux éditeurs provisoirement à la colle. C'est dire jusqu'où nous a menés le coup du scoop et à quel point les Belles Lettres peuvent être putassières ! Mais la littérature a bon dos, c'est moi la poire et j'allais me faire avoir ! D'abord penaud (un brin frustré, je l'avoue), je me suis donc abstenu et suis retourné à ce vrai artiste qu'est le pianiste Jean-Marc Luisada.Moralité : le réflexe anti-pavlovien n'est qu'un réflexe second ; dur dur de commencer illico sa cure de désintoxication médiatique pour retrouver la ligne de la décence citoyenne et de l'estime de soi.