En ce frisquet matin de printemps, dame mésange m'a lancé un trille moqueur : « Prends le temps, perds ton temps, tue le temps… c'est lui qui te possède, l'instant arnaqueur ! » J'ai replié l'agenda des jours tièdes, biffé mes titres, mes codes, mes e-mails. Sur ma carte de visite ce mot nu : oisif. Mon pedigree, mon challenge, mon nouveau gagne-temps. Depuis, je vais mieux – faisant mille envieux : débordant d'inertie, diplômé d'ineptie, glandeur interactif, égotiste raffiné, poète ébahi, affranchi, délesté… JE VIS !
Ce matin de printemps, à l'orée de mes soixante ans, il était temps !
M.B.