Chante, chante encore pour nous ce matin, beau colibri à la voix de velours ! Car bientôt vont jaunir les feuillages et s'éloigner encore davantage nos vibrantes et flamboyantes années…


Armand Silvestre
Poème mis en musique par Gabriel Fauré
Opus. 18 No 3
interprété ici par Philippe Jaroussky


Automne au ciel brumeux, aux horizons navrants,
Aux rapides couchants, aux aurores pâlies,
Je regarde couler, comme l'eau du torrent,
Tes jours faits de mélancolie.

Sur l'aile des regrets mes esprits emportés,
Comme s'il se pouvait que notre âge renaisse !
Parcourent en rêvant les coteaux enchantés,
Où, jadis, sourit ma jeunesse !

Je sens, au clair soleil du souvenir vainqueur,
Refleurir en bouquet les roses déliées,
Et monter à mes yeux, des larmes, qu'en mon cœur
Mes vingt ans avaient oubliées !