Aujourd'hui je me lâche et je le clame ici, fier et heureux, reconnaissant aussi : mon plus beau film, depuis pas mal d'années, très exactement 1992, de préférence en V.O., c'est « ARTE, MON AMOUR ».

Peu à peu, je suis devenu accro, adepte, enchaîné volontaire. Ce n'est même plus un choix de ma part mais un réflexe, une hygiène, mon instinct de conservation culturelle. Oui, « ma » chaîne, celle qui me correspond, vraiment déchaînée, délurée, décoincée, hyper-connectée. C'est simple, ma tablette ne quitte pratiquement plus mon lit. À bientôt 77 ans, et sans vouloir jouer à Proust, c'est mon doudou transitionnel. Est-ce grave, docteur ? Dois-je consulter ? Me soigner ? Alors que j'ai l'impression de devenir chaque jour plus jeune, plus intelligent, plus cultivé, mieux informé, plus mondialiste aussi voire co(s)mique, plus libre en somme, libre surtout de m'assainir, de me dépolluer la cervelle, téléspectateur enfin échappé de la mangeoire plasma, rescapé de l'intox en continu, à jamais rassasié du Pain et des Jeux, hors pub, hors Carremouth et injonction "comme j'aime", surtout désaliéné des vils animateurs aux acérées canines, à la fois parrains et tortionnaires du PAF dont certains, dit-on, parlent à l'anus des clebs ! De grâce, un peu de respect. Un minimum de décence. Pitié pour notre intelligence !

J'ajoute, et j'y tiens : grâce à ma chaîne survoltée, qui rajeunit à mesure que moi, je vieillis, mais connecté et heureux, me voilà de plus en plus concerné et amoureux de l'Europe pourtant menacée par les extrêmes faisandés cultivant la peur et le repli sur soi. Là encore, basta ! Avez-vous donc tout oublié ? De l'air ! De l'audace ! Du grand large ! Et encore et toujours notre Hymne à la Joie. Bref, avanti !

Mais… euh…désolé, je dois vous quitter fissa, amies et amis d’ARTE : envie et besoin d'un câlin numérique ! Là, tout de suite. Quand on aime, on ne compte pas, n’est-ce pas ? Car mon podcast m'attend sur Arte.tv. Je n'ai plus qu'à tendre la main, à cliquer et à saliver...