Toujours naïf, je viens de participer à un concours de poésie dont le thème m’avait attiré : le Désir. Las, je ne figure pas parmi les 10 premiers élus. Même pas une mention honorable ! C’est bon pour la modestie mais, fort heureusement, cet échec littéraire n’entache en rien ma connaissance de la chose en question – surtout son culte assidu !

L'OR DU CAFTAN

Depuis que tu t’es enfui, Petit Émir, Ton mutisme est un philtre mortel.

Je reste mendiant et sentinelle.

J’épie la nuit.

Souvent je repense À nos matins, à ce dernier matin… Au petit déjeuner, Le caftan Voilait ta peau dorée ; Mais l’encolure brode un cœur. Alors, face à la croisée, À quelques centimètres de mon appel muet,

À la fine pointe de l’ouverture, Sous ta clavicule adorée Un noir frisottis

M’ouvrait l’appétit…

Aujourd’hui, dans ma nuit affamée, J’implore le Prodigue :

« Pour que l’or de ta peau incendie à nouveau L’échancrure bouclée, Redeviens mon aurore, Ô coruscant Désir qui fait lever le jour ! »

Écrit fiévreusement dans la nuit du 3 au 4 mai 2023, L’OR DU CAFTAN est mon adieu à un jeune amant ainsi qu’un hommage à la réalisatrice marocaine Maryam Touzani.