La série En thérapie sur ARTE fait fuir deux catégories de personnes : celles qui vont très mal et celles qui vont extrêmement bien. Les premières parce que, si elles regardaient ce feuilleton, elles découvriraient un miroir – déformant ou fidèle – insupportable. Les secondes parce qu’elles n’éprouvent absolument pas le besoin de s’offrir par procuration un complément de psychothérapie indolore et superficielle car fictive. Pour ces deux profils de téléspectateurs, bienfaisant est le zapping, autant qu’évident. Il en sera de même lorsque, après Le Grand Quiz du caniveau, TF1 programmera l’automne prochain la série vaticane En confession : se précipiteront dans la mangeoire plasma nombre de ménagères ménopausées, pour s’offrir gratis des frissons devant les turpitudes avouées des autres, tout en se dédouanant de leur médiocrité ordinaire qui, elle, n’a rien à se faire pardonner. Les saints séculiers et les criminels endurcis auront depuis longtemps détalé pour habiter le réel.