Minisérie de mes pensées nocturnes

Évocation nocturne du récent salon du livre auquel je participai à Mandelieu la Napoule. Un bide absolu. Plus auteur loser que jamais. Plus lucide et fanfaron que jamais : depuis belle lurette, je ne me fais éditer que pour le plaisir égoïste de collectionner mes œuvres. Plus les lecteurs sont rares et chiches mes droits d’auteur, plus l’opus m’apparaît précieux. En fait, à l’époque où j’assiégeais en vain les éditeurs parisiens, chaque fois que je récupérais un de mes manuscrits (refusé) chez un grossiste pour le refiler à un autre, déjà je me sentais le cœur frétillant d’un pêcheur à la ligne. Car le summum du plaisir pour le pêcheur du dimanche consiste sans doute davantage à guetter son bouchon plutôt que de ferrer un mastodonte. Bref, la nuit m'est témoin, j’écris prioritairement pour moi-même, accessoirement pour une élite !