MA FICHE BIEN-ÊTRE
en 16 points d’attention et de progression
1/ Considère tes problèmes tels qu'ils sont, non tels que tu les vois ni tels qu'autrui se permet de les analyser ou de les commenter.
2/ Qu’il soit âcre ou savoureux, vis ce moment présent, là où tu te trouves présentement, ici et maintenant. Un seul jour à la fois, juste aujourd'hui, c'est bien assez.
Pénètre-toi du fait que le passé est vraiment passé et que tu ne peux plus rien y changer. Et surtout, ne t'accable pas : ce passé-là fut ton savoureux "présent" !
Pénètre-toi aussi que le futur n'est pas encore, que le meilleur peut advenir et que toute crise – personnelle, conjugale, familiale ou sociale – est à la fois un danger et une opportunité.
Ni optimisme ni pessimisme : seules la lucidité et l’action.
Ni nostalgie ni futurologie : seul le présent, seul le réel à qui il faut essayer de dire « OUI ».
3/ Accueille les émotions, mais ne t’y attarde pas trop.
Consens à être bêtement romantique, à pleurer à chaudes larmes, comme lorsque tu étais enfant, mais en remplaçant aujourd’hui les chagrins d’antan par ton bonheur présent, d'amour ou d'amitié, même si ce lien est cuisant. Ce sont les plus belles larmes, les plus douces, les plus utiles : elles nourrissent, dit-on, tes neurones et c’est bon pour le moral.
Si tu le peux, transforme tes émotions en sentiments. Ton bien-être dépend de la tendresse : tendresse pour toi-même, tendresse pour les autres. Si tu es un bon compagnon pour toi-même, une bonne compagne, tu le deviendras pour l'Autre, pour les autres. Sois spécialement attentif aux enfants, aux animaux, aux personnes handicapées ; attentionné et poli vis-à-vis des anciens qui ont en dépôt sagesse, expérience et capital de souffrance. Mais nulle concession pour les cons, surtout s'ils sont people et friqués. (Un soupçon d’agressivité ne nuit pas à la santé !)
4/ Donne souvent pour t'enrichir mais toujours avec discernement : à l'un tu proposes, à l'autre tu imposes, pour le troisième tu diffères... Pas forcément des trucs ou des sous : l'amitié, c'est le don de ton temps. Jamais tu ne feras de meilleurs placements que lorsque tu offriras.
5/ Essaie d'imaginer ton avenir de manière positive. Doute de tout, pas de toi-même. Doute surtout de ceux qui trouvent la Vérité (tous les ayatollahs de la politique et de la religion) et crois celles et ceux qui la cherchent et n’en trouvent que des parcelles.
6/ Quand se lève le vent de la mélancolie, remplis ton frigidaire et fais bonne chair. Mais sois très attentif à ce que tu manges, essaie d'améliorer la qualité et la diversité de ta nourriture. Ne fuis pas le nectar vermillon qui réjouit le cœur de l'homme ni le cigarillo qui t'offre un plaisir volatil et un sentiment euphorique de transgression. La seule vérité en la matière : le poison, ce n'est pas la chose, mais la dose !
7/ N'essaie pas de vivre au-dessus de tes possibilités ni d'aimer au-dessus de tes moyens. Adapte tes désirs aux réalités de la vie et aux limites de ta personnalité. Sinon, n’oublie pas, un peu de folie ne messied pas car avoir envie, c’est rester en Vie.
8/ Ris aux éclats ! Surtout de toi-même. La seule cure contre la vanité, c’est le rire. Le plus sera le mieux. Impérativement une fois par jour au moins.
9/ Gymnastique et musique étaient les deux grands moyens de Platon médecin. Pratique la gymnastique qui te convient, non dans un esprit de performance ou de compétition mais pour le pur bien-être d’étirer tes muscles et de faire circuler le flux intérieur.
10/ Ecoute un peu de musique chaque jour. Si tu peux, pratique-la (instrument ou voix… même sous ta douche !). Si possible, pas en bruit de fond ni la tête coincée entre deux oreillettes. Libère cet air sonore ! Car la musique est confidente, stimulante, savoureuse et fidèle compagne. Elle est également indispensable pour la vitalité cérébrale et concourt à la santé et au bien-être global.
11/ Sans être asservi par elle, sois ami de la Nature : découvre-la, admire-la, préserve-la.
12/ Lis chaque jour, au minimum une page. Remémore-toi quelque poème que tu aimas dans ton enfance et récite-toi quelques bribes. La poésie élève l'esprit, dilate le cœur, allège ton humeur et tes humeurs. Laisse éteint le plus longtemps possible ton portable, méfie-toi des gadgets aussi coûteux qu’éphémères (et qui n’enrichissent que leurs concepteurs et les publicitaires !) et fais de temps à autre une cure de désintoxication médiatique, radiophonique et télévisuelle.
13/ Veille à la qualité de ton sommeil : suffisamment d’heures et dans la bonne tranche (coucher et lever). Durant la journée, offre-toi, si tu le peux – et sans nulle honte – de courtes plages d'un sommeil réparateur car la sieste est un accélérateur d'énergie. N'oublie pas : le sommeil est le tiers de la vie qui guérit l'autre part.
14/ Sois un adepte convaincu et joyeux du sexe (orgasmothérapie), tout seul ou pourquoi pas à deux ou à plusieurs. L'isolement tactile rend sombre et hargneux quand l'autoérotisme ne rend pas du tout sourd ! Même s’il peut être dangereux pour la fidélité en amour – donc pour l’Amour tout court ! –, le sexe est bon pour le moral, stimulant pour l'imaginaire, vivifiant pour la santé (et préventif pour la prostate des seniors). À ce sujet, et c'est corrélatif, abandonne toute religion castratrice, tout dogme imbécile, toute morale rabat-joie. Le contraire de croire ? Savoir. Le contraire de prier ? Rire. Le contraire de mourir ? Jouir, te faire jouir et nous réjouir.
15/ En définitive, tu n'as qu'une seule vie : la tienne. Tu n'as qu'une seule patrie : cette petite planète à soigner et à protéger. Les autres bipèdes ne sont pas d'abord tes ennemis ni tes concurrents mais d'estimables et précieux compagnons. Aie un apriori favorable, sois indulgent, fais-leur confiance. Fais-toi aussi confiance à toi-même car il ne s’agit pas de nier l’ego – encore moins de l’humilier ! – mais de l’élargir. Et savoure ta vie, écris-la quotidiennement, pas avec des mots, avec des actes), sans avoir peur des ratures ni des blancs sur la page ni même du vertige de la marge : connais-toi toi-même pour devenir qui tu es.
16/ Quand au vieillissement… qui commence dès la naissance ! Cette pensée m’est stimulante : devenir vieux peut être un moyen d’échapper à ce que les gens attendent de vous. Donc vieillir libres, indépendants, lâcher prise en beauté et en bonté. Heureux de ce double défi que je me lance chaque matin : « Je vieillis donc je vis. J’ai vieilli donc je suis. » Pour oser prendre la clé des champs, s’il le faut et quand le moment sera venu… Mais partir au bon moment n’oblige personne à s’éclipser en avance !
Bref, avec les moyens du bord, tâche d’être heureux ! Sans impatience ni indolence. Sans crispation ni surtout procrastination car, ne l’oublie pas : le temps qui passe, c’est le temps qu’il te reste !
Michel Bellin, obsédé textuel







