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J’AI AIMÉ

2009-12-17

‘Deviens qui tu es’ voilà la devise de Michel Bellin, l’auteur de "J’ai aimé". Cet ouvrage, le dernier de Bellin, raconte les amours hors normes d’un ami de l’auteur avec des garçons. Des amours qu’il considère comme étant au-dessus de toutes normes religieuses. ‘Des cœurs à corps’ comme il le dit si bien. Parfois. Mais aussi des corps à corps ou des cœurs à cœurs.

"J’ai aimé" présente les mémoires amoureuses et sexuelles de Camille, prêtre et professeur, dans les années d’après-guerre. Ces aventures se sont déroulées alors qu’il était pensionnaire dans un petit séminaire et lorsqu’il était enseignant. Dans ce dernier cas, en position d’autorité, donc en danger de se faire accuser de pédophilie.

Les récits des différentes rencontres amoureuses ou carrément sexuelles avec des confrères étudiants dans ce pensionnat qu’il a fréquenté n’ont rien d’extraordinaire. Il s’agit la plupart du temps de découvertes sensuelles de bon aloi. Mais lorsque qu’un garçon plus âgé entretient une relation amoureuse avec un jeune à la porte de l’adolescence, cela peut en choquer certains. Même si c’est le plus jeune qui fait les premiers pas ! C’est là un sujet sensible.

Parmi les amoureux, deux ressortent du lot : Warren et Philippe. Avec eux il semble que Camille (ou est-ce Michel Bellin?) à travers ces liaisons réussissait à ‘…exacerber puis sublimer interdits et tabous, effacer les frontières entre le corps et l’âme, reculer les bornes du profane et du sacré, du permis et du défendu’. C’est là où réside l’essence de cette œuvre littéraire.

D’une écriture vive et directe, ce livre est utile pour les jeunes homosexuels qui doutent de la légitimité de leurs désirs et aux plus âgés pour certains souvenirs que ces différents récits font remonter à la surface.

Le parcours de Michel Bellin est singulier: prêtre contestataire, il laisse tomber la foi, se marie, a quatre enfants... affirme à 50 ans une homosexualité décomplexée qu'il revendique tranquillement tout en confessant désormais un

athéisme farouche.

Après avoir exercé plusieurs métiers (encadreur et doreur sur bois, assistant maternel, musicothérapeute...), il opte définitivement pour la littérature en 2000 et s'installe en Ile-de-France. Son écriture colle au plus près de son histoire et il se reconnaît dans le mot de Jouhandeau " Pour une larme versée sur le Dieu que je perds, mille éclats de rire au fond de moi fêtent la divinité qui m'accueille partout. "

www.michel-bellin.fr

Par Yves Gauthier