Site Officiel de Michel Bellin - Extrait

(…) Ce jour-là, alors que j’étais occupé à ranger mon armoire, Ernest se glissa soudain derrière moi et me saisit le sexe avec une brutalité qui me fit hurler. Je sentais contre mes fesses sa virilité conquérante qui ne s’embarrassait pas de préambules. En me retournant vivement, je découvris sa main occupée à branler avec frénésie un dard long et épais comme je n’en avais encore jamais vu.

- Allez, fais-moi jouir, je sais que tu aimes ça !

Je commençai par le repousser sans ménagement. Lui me coinçait contre la porte de l’armoire sans cesser de se patrouiller . Il avait son sourire méchant des mauvais jours.

- Fais gaffe, j’en sais assez sur toi pour te faire virer !

- Tu sais quoi ?

Sa main s’était mise à triturer ma bique sans ménagement.

- Ce que je sais ? Fais pas l’innocent. Le galetas… François, Henri, Julien et d’autres… tu vois ce que je veux dire ?

J’étais piégé.

- D’accord ! mais pas ici. Je t’en prie…

C’est dans les waters que je dus acheter son silence. Je l’amenai rapidement à ses fins. Il grogna après s’être répandu sur mes couilles qu’il avait exigé que je sorte. Cette vision reste à tout jamais gravée en moi : sa broussaille de feu, son énorme pis laiteux et cette puanteur qui montait de son bout violacé.

- À une autre fois, ma belle !

Il s’était rajusté rapidement et me laissa avec ces mots ironiques. Ainsi débuta une sorte de persécution calculée, froide, rationnelle. Ernest me tenait et en profita durant les quelques mois qui nous séparaient du baccalauréat. Dois-je l’avouer ici ? Je finis par prendre plaisir à sa brutalité animale. Même son musc me grisait. Nul sentiment dans nos rapports, pas même du ressentiment de ma part, seule la violence de ses assauts, ma soumission résignée puis son rapide assouvissement ; seule la satisfaction primaire de sa chair en rut. Moi, je comptais pour du beurre. Car il donnait peu alors qu’il exigeait tout, prenant un plaisir malsain à m’abandonner à l’instant où ma jouissance martyrisée allait me submerger. Il y avait chez Ernest le Rouge une impérieuse séduction qui m’aimantait mais aussi une froide détermination à m’humilier dont je ne compris jamais la vraie raison : méchanceté naturelle ou homophobie intériorisée ? Plus que ses manières, son langage ordurier me blessait. Et il en jouait. Ce fut pour moi un autre visage de l’amour.