Site Officiel de Michel Bellin - Extrait

Préface

Mais non, cher Michel Bellin, ne mettez pas un point final à ce journal en ligne ! (Votre ultime message du 17 juin à la fin du livre). Quand on a votre finesse, votre sensibilité et votre générosité, quand on joue de la langue française avec autant de virtuosité, quand on a la culture et la mémoire, la mémoire de la culture, jusqu’à citer pêle-mêle Pablo Neruda, Aimé Césaire, André Gide, Pascal Quignard, Michel Onfray et tant d’autres ; quand on écrit – ou cite – « Le sage est celui qui s’étonne de tout » et « Il meurt lentement celui qui devient esclave de l’habitude » ou encore « … j’adore ce petit bout d’homme inabouti et je lui dis : “Aujourd’hui, fils, quand tu t’éloignes, je te choisis encore” » et toujours « Si les petites choses de la vie apportent du plaisir, ne vaut-il pas mieux ajouter de la vie à ses années plutôt que des années à sa vie ? » et enfin « La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas ri » ; quand on a votre humour, quand… et quand, on n’a pas le droit d’abandonner ses lecteurs à leur morne sort, de les priver de cette source de jouvence quasi quotidienne, de les contraindre à choisir entre le Journal Télévisé (« ce mixte obscène de violence soft et de bêtise trash » - cf. chronique du 3 mai) et la lecture des sondages (cf. celle du 28 mai : « Je n’ai aucune compétence pour traiter des sondages hexagonaux, de leur fiabilité… »).

Allons, continuez d’écrire, pour nous, pour vous. OK, vous avez la permission d’être un peu fainéant, mais ne soyez pas radin. Ne nous radinez pas votre talent. Alors, je vous fais une proposition : 85 chroniques par an, une tous les quatre jours et nous vous laissons un plein mois de vacances ! Mais, me direz-vous, pourquoi donc précisément 85 chroniques ? À cause du Talmud. À la question : « Qu’est-ce qu’un livre ? », les maîtres du Talmud répondent : « Tout texte qui comporte au moins 85 lettres ». Voilà déjà un beau sujet de réflexion et de chronique.

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