Tirés d’un de mes recueils préférés

« Dans l’année de cet âge »

de Stéphane Bouquet

(108 poèmes & les proses afférentes)

Champ Vallon, 2001


96. POÈME POUR UN DÉJEUNER

Je ris avec cette amie

qui fait des poésies aussi

de la misère de nos vies

Nous sommes seuls et non aimés

et nous devenons vieux

Le rire en moi se mue

et me défait les yeux

Ils sont le puits où je m’effondre


50. POÈME POUR SAMUEL

Après que j’eus quitté

la beauté qui était mon espérance

me suis trouvé fourbu

J’avais souri en vain

à ce garçon Samuel

Maintenant c’était pour jamais que je ne connaîtrai pas

l’acidité de sa sueur

quand il danse


70. POÈME POUR D’AUTRES ACQUIESCEMENTS

La ville est un chantier général

Je reviens d’une visite à l’avenir

Dans le métro un homme si beau

n’a d’yeux que pour mon regard

La somme tend vers l’infini

de ceux qui ignorent avoir refusé l’offre sans condition

de mon corps

Que deviens-je

Entre aucun bras


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