Le Blog officiel de Michel Bellin

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dimanche 29 mai 2022

BRIDGE OVER TROUBLED WATER

Une journée entière de musique, de chroniques, de reportages TV et d’images d’archives, sans me lever, sans sortir, sans me divertir autrement… un dimanche entier passé en compagnie de Simon & Art, et aussi Johnny Cash qui donne, du chef d’œuvre planétaire, une version plus âpre, plus mature, absolument bouleversante. Une ode à l’indéfectible Amitié, par-dessous nos eaux troubles, parfois si tumultueuses ! Fragile et solide passerelle. Comment ne pas être ému, par avance endeuillé... Car déçu d’avoir été impuissant et balbutiant, parfois si maladroit, à consolider les arches de ce pont ! Si heureux pourtant d’avoir tenté et persévéré… Mais, pas plus aujourd’hui qu’hier, nulle crainte à avoir, nul découragement, nul silence de ma part : Si tu as besoin d’un ami, je navigue derrière toi, tel un pont enjambant l’eau trouble...

When you're weary Lorsque tu seras las Feeling small Mélancolique When tears are in your eyes Lorsque les larmes viendront à tes yeux I will dry them all Je les sècherai toutes

I'm on your side Je serai près de toi When times get rough Quand les heures deviendront rudes And friends just can't be found Et que les amis demeureront simplement introuvables Like a bridge over troubled water Tel un pont enjambant l'eau trouble I will lay me down Je m'allongerai Like a bridge over troubled water Tel un pont enjambant l'eau trouble I will lay me down Je m'allongerai

When you're down and out Quant tu seras sur la paille When you're on the street Quand tu seras à la rue When evening falls so hard Quand le soir tombera si rudement I will comfort you Je te réconforterai

I'll take your part Je prendrai ta défense When darkness comes Lorsque les ténèbres apparaîtront And pain is all around Et que la souffrance sera omniprésente Like a bridge over troubled water Tel un pont enjambant l'eau trouble I will lay me down Je m'allongerai Like a bridge over troubled water Tel un pont enjambant l'eau trouble I will lay me down Je m'allongerai

Sail on Silver Girl Vogue Fille d'Argent Sail on by Vogue dans le sillage Your time has come to shine L'heure est venue pour toi de briller All your dreams are on their way Tous tes rêves vont s'accomplir

See how they shine Vois comme ils brillent If you need a friend Si tu as besoin d'un ami I'm sailing right behind Je navigue juste derrière Like a bridge over troubled water Tel un pont enjambant l'eau trouble I will ease your mind J'apaiserai ton esprit Like a bridge over troubled water Tel un pont enjambant l'eau trouble I will ease your mind J'apaiserai ton esprit.

https://youtu.be/omxAjFFnrLk

jeudi 26 mai 2022

LA PALME DU NANAR 2022 POUR LE DERNIER FILM D’ARNAUD DESPLECHIN

S’il est une chose qu’on ne devrait pas oublier : ne surtout pas se fier à la critique, surtout si elle est parisienne, a fortiori quand elle est unanime. Et avoir comme modèle St Thomas qui ne crut qu’en ce voyaient ses yeux et qu’en ce que palpaient ses doigts. Bref, j’avais une grande envie de voir Frère et sœur ; je m’étais même permis de parler de ce film, de le conseiller… Las, oui, c’est bel et bien selon moi la Palme d’or du nanar (snob) 2022. À défaut de grimper au 7ème ciel le matin de l’Ascension, j’ai donc bu le calice jusqu’à la lie (jusqu’à l’incrédulité, la fatigue, la hargne…). En subissant jusqu’au baobab final (!) ce prétentieux et interminable pensum, un mot s’est peu à peu infiltré en moi… a enflé… m’a envahi : OUTRANCIER. C’est-à-dire superficiel, démonstratif, fabriqué, insincère. Donc forcément ridicule. Tout dans ce film est outrancier. Outrancier le scénario (la pseudo haine recuite invraisemblable). Outranciers les dialogues. Outrancière l’interprétation (Poupaud cabotine le plus, dans un rôle odieux de bout en bout.). Outrancier le pseudo happy-end africain. Outrancières à peu près TOUTES les scènes (avec le pompon peut-être pour la scène où l'écrivain, se prenant pour Batman, survole Paris… mais il y en aurait tant à épingler !). Outranciers les dithyrambes d’une presse parisienne, anesthésiée ou lobotomisée – au choix. En résumé, outrancier le talent d’un réalisateur qui, faute de savoir ou pouvoir se renouveler, se plagie et se parodie lui-même ad nauseam. Je mets néanmoins une demi-étoile pour le visage chiffonné d’une toute jeune comédienne inconnue. Bref, j’espère que le jury cannois saura, lui, distinguer l’or du fer blanc, en écho au silence glacial qui accompagna sur la Croisette cet indigeste pudding psycho-socio-émotionnel.

Post scriptum : le soir de ce jour funeste, pour rattraper le coup, pour m’assurer que le 7ème Art n’est pas un vain mot, je suis retourné voir THE SERVANT de Losey. Le jour et la nuit ! Ici l'épure, là la ratatouille. Il faut dire qu’Harold Pinter était aux commandes pour le scénario alors que le tâcheron franchouillard pilote à vue, sans fil conducteur et en se regardant le nombril ! Misère, misère…

samedi 21 mai 2022

"EN THERAPIE" sur ARTE ? BOF !

La série En thérapie sur ARTE fait fuir deux catégories de personnes : celles qui vont très mal et celles qui vont extrêmement bien. Les premières parce que, si elles regardaient ce feuilleton, elles découvriraient un miroir – déformant ou fidèle – insupportable. Les secondes parce qu’elles n’éprouvent absolument pas le besoin de s’offrir par procuration un complément de psychothérapie indolore et superficielle car fictive. Pour ces deux profils de téléspectateurs, bienfaisant est le zapping, autant qu’évident. Il en sera de même lorsque, après Le Grand Quiz du caniveau, TF1 programmera l’automne prochain la série vaticane En confession : se précipiteront dans la mangeoire plasma nombre de ménagères ménopausées, pour s’offrir gratis des frissons devant les turpitudes avouées des autres, tout en se dédouanant de leur médiocrité ordinaire qui, elle, n’a rien à se faire pardonner. Les saints séculiers et les criminels endurcis auront depuis longtemps détalé pour habiter le réel.

mercredi 18 mai 2022

INSOMNIE (11)

Minisérie de mes pensées nocturnes

Tard le soir dans le TGV Pau-Paris. Voiture 17. Place 42. Dans ma somnolence, soudain cet éclair en forme de trouée lumineuse : l'arc-en-ciel ! Quelle en est la couleur la plus belle ? La plus essentielle ? Aucune et chacune. Chaque couleur est la plus belle. Chacune est essentielle. Toutes sont complémentaires. Et c'est ainsi que j'aime ! Toujours en couleurs diffractées. Car tout ce que j'offre à l'un, je ne le reprends pas à l'autre. J'aime chaque être humain (trié sur le volet) d'une manière personnelle, particulière, intense. Individuellement et complémentairement. Mon cœur est un arc-en-ciel ! Ce soir, il resplendit dans l'ombre lorsque je quitte l'indispensable ami pour rencontrer demain la chère aventurière, juste avant d'étreindre sans délai mon adorable amant. Toujours bref et intense, fulgurant, urgent, à 310 kilomètres/heure, de toutes les couleurs, l'Amour pluriel, l'Amour-passerelle, l'Amour arc-en-ciel, l'Amour magique... sans illusion d'optique. Merci, ami.e.s et à très vite !

Boulogne-Billancourt, ce 18 mai 2022 – FIN DE LA MINISÉRIE intitulée INSOMNIE

mardi 17 mai 2022

INSOMNIE (10)

'' Minisérie de mes pensées nocturnes''

Pour l’hédoniste accompli, enamouré ou non, parfois éloigné ou empêché, la “manœuvre honteuse” n’est pas cette besogne solipsiste que la morale réprouve, mais une élaboration altruiste, dès lors que l’imaginaire remplace la chosification de “mon ” plaisir mécanique par la sublimation de “son ” désir idyllique. Bien davantage qu’un bien-être compensatoire ou une hygiène de bon aloi, loin du réel souvent décevant et des aléas de la conjugalité, l’autoérotisme devient l’acmé de l’imaginaire, virtuelle incarnation, miraculeuse transsubstantiation : devant mes yeux rêveurs, sur l’écran ou in petto, l’icône porno ou l’hologramme du cher Absent inaccessible se mue en omniprésence à mesure que le fantasme prend consistance. Ainsi, dès potron minet ou au cœur de la nuit complice, la valeur la plus sûre, la plus naturelle, la plus économique autant qu’écologique de tous nos gestes d’amour demeure assurément ce plaisir isolé qui est tout sauf solitaire mais par essence communionnel et solidaire. Tel est mon éloge de la très sainte masturbation.

lundi 16 mai 2022

INSOMNIE (9)

Minisérie de mes pensées nocturnes

« Intimior intimo meo » notait St Augustin à propos de Dieu. Plus intime à moi-même que moi-même. Tel est l’homme que j’aime. Quand je pense à lui, de jour comme de nuit, nul besoin de mental ni de mots. D’instinct, ma main droite s’entrouvre ; mes doigts d’emblée s’incurvent au gabarit. Juste ma paume en mémoire de lui. Prends... Ceci est mon corps.

dimanche 15 mai 2022

INSOMNIE (8)

Minisérie de mes pensées nocturnes

Euterpe est convoquée dans le silence de la nuit. Complice et confidente. Thérapeute aussi : parce qu’il est sans mots ni pathos (d‘où mon exécration de l’opéra bourgeois !), ce flux sonore est capable – ruisselant ou souterrain – de s’infiltrer par nos fissures et nos blessures pour atteindre l’âme inquiète, la masser, la bercer. La musique devient alors vecteur de Joie ; la cadence même de l’Amour. Tantôt pensée tantôt caresse, elle épure la bête ou donne un corps à l’ange. Et le silence qui s’ensuit est encore de la musique… accompagnant l’extase. Merci, fidèle Amie !

samedi 14 mai 2022

INSOMNIE (7)

'' Minisérie de mes pensées nocturnes''

La nuit ombreuse et silencieuse est le piège le plus sournois de la Faucheuse. Oui, finir en catimini, dans mon nid d’aigle, est la seule issue que je redoute vraiment. Sinon, au hit-parade des fins heureuses, l’épectase est ma première option, juste avant l’embolie foudroyante durant la sieste. Mais fi des vœux irréalistes, qui vivra mourra ! Ceci admis, mieux vaut partir la nuit que ne pas mourir du tout. Et disparaître heureux plutôt que malheureux. Car toutes les bonnes choses ont une fin. Mais rien ne sert de mourir, encore faut-il partir à point. Quel jour et à quelle heure ? À point nommé. Étant entendu que mourir à l’heure n’oblige pas de tirer sa révérence en avance !

vendredi 13 mai 2022

INSOMNIE (6)

Minisérie de mes pensées nocturnes

Évocation nocturne du récent salon du livre auquel je participai à Mandelieu la Napoule. Un bide absolu. Plus auteur loser que jamais. Plus lucide et fanfaron que jamais : depuis belle lurette, je ne me fais éditer que pour le plaisir égoïste de collectionner mes œuvres. Plus les lecteurs sont rares et chiches mes droits d’auteur, plus l’opus m’apparaît précieux. En fait, à l’époque où j’assiégeais en vain les éditeurs parisiens, chaque fois que je récupérais un de mes manuscrits (refusé) chez un grossiste pour le refiler à un autre, déjà je me sentais le cœur frétillant d’un pêcheur à la ligne. Car le summum du plaisir pour le pêcheur du dimanche consiste sans doute davantage à guetter son bouchon plutôt que de ferrer un mastodonte. Bref, la nuit m'est témoin, j’écris prioritairement pour moi-même, accessoirement pour une élite !

mercredi 11 mai 2022

AMNÉSIE (5)

Minisérie de mes pensées nocturnes

Ouf ! La retraite vient de tomber. J’ai beau jouer le bel indifférent, le 9 de chaque mois, ce n’est pas rien. Et c’est uniquement lorsque je suis rassuré sur le niveau de mon compte en banque que je peux philosopher sur la frugalité heureuse. Quel faux-cul ! Il n’empêche, je ne me désavoue pas : bien que j’en possède peu, je méprise à tel point le fric qu’il me faut m’en débarrasser au plus vite, soit en le gaspillant soit en l’offrant. Jusqu’à l’extrémisme du don car, au bénéficiaire ému, je refile en même temps et mon pognon et mon mépris. Pas vu pas pris. Mais cette générosité perverse, comme minée, est en réalité une formidable plus-value : j’enrichis le trésor de l’Homme intérieur tout en dilapidant la merde du Tentateur. C’est formidiable, non ? Bien sûr, tant que je ne suis pas à découvert ! Car la sagesse résiste rarement à la dèche et mépriser l’argent demeure un snobisme de privilégié.

mardi 10 mai 2022

AMNÉSIE (4)

Minisérie de mes pensées nocturnes

Quasiment chaque nuit, je retrouve mon cinoche avec impatience. Mes rêves sont autant de films le plus souvent inédits. Hélas peu de romances, ni d’art et d’essai, pas même d’humides polissonneries comme jadis, parfois mon gentil ogre du collège, le plus souvent des nanars burlesques et échevelés où j’ai le mauvais rôle et m’empêtre dans mon passé recomposé. Qu’importe, j’adore ces séances privées et gratuites en V.O. Dommage que le projecteur tombe systématiquement en panne juste avant le dénouement, en interrompant le ralenti et en me laissant frustré, hébété et parfois soulagé : ouf ! j’ai échappé à l’absurde traquenard du passé pour habiter mon présent pacifié.

lundi 9 mai 2022

AMNÉSIE (3)

Minisérie de mes pensées nocturnes

Le sexe ? Une urgence sans raison. Il est des jours, des nuits surtout, où je souffre tant d’isolement tactile que je sauterais non-stop Elephant Man en personne ! Car la beauté importe peu, seul le désir, sa morsure et son accomplissement. Avant d’être une compulsion, exclusivement virile, le sexe m’est une sidération. Le mâle nu ou la jungle de l’Obscène ! Jouir, te faire jouir, nous réjouir… et, repu et épuisé, enfin me rendormir.

samedi 7 mai 2022

AMNÉSIE (2)

Minisérie de mes pensées nocturnes

En fait, je ne porte plus le deuil de "dieu", que je nomme Pouet-Pouet dans mes rares moments de fureur. Ce qui tout simplement me manque, c'est une puissance tutélaire, non pour m'humilier à quémander, mais pour la remercier du cadeau de ma Vie.

AMNÉSIE (1)

Minisérie de mes pensées nocturnes

Pour désamorcer l'angoissant mystère de la nuit, autrefois jeune et ardent, je parlais â Dieu et je m'imaginais qu'à trop m'écouter, Il ne pouvait parler. Néanmoins Sa bienveillante attention me suffisait. Aujourd'hui âgé et lucide, à tout jamais dégrisé, je me contente de tourner la molette de mon antique transistor posé sur le drap, pour chercher à tâtons une présence amie, le plus souvent musicale, afin de rompre l'obscur Silence.

vendredi 29 avril 2022

« CEPENDANT, JE VOUDRAIS VOUS PLAIRE… » (Dernier billet du Blog en forme de POSTFACE)

Un jeune Persan explore avec stupeur et bonne humeur certains us et coutumes

À Paris, le 8 de la lune de Chahban, 1713.

LETTRE XLVI

USBEK À RHEDI

Je vois ici des gens qui disputent sans fin sur la religion ; mais il me semble qu’ils combattent en même temps à qui l’observera le moins. Non-seulement ils ne sont pas meilleurs chrétiens, mais même meilleurs citoyens ; et c’est ce qui me touche : car, dans quelque religion qu’on vive, l’observation des lois, l’amour pour les hommes, la piété envers les parents, sont toujours les premiers actes de religion. En effet, le premier objet d’un homme religieux ne doit-il pas être de plaire à la divinité, qui a établi la religion qu’il professe ? Mais le moyen le plus sûr pour y parvenir est sans doute d’observer les règles de la société et les devoirs de l’humanité ; car, en quelque religion qu’on vive, dès qu’on en suppose une, il faut bien que l’on suppose aussi que Dieu aime les hommes, puisqu’il établit une religion pour les rendre heureux ; que s’il aime les hommes, on est sûr de lui plaire en les aimant aussi, c’est-à-dire en exerçant envers eux tous les devoirs de la charité et de l’humanité, en ne violant point les lois sous lesquelles ils vivent. On est bien plus sûr par là de plaire à Dieu qu’en observant telle ou telle cérémonie ; car les cérémonies n’ont point un degré de bonté par elles-mêmes ; elles ne sont bonnes qu’avec égard, et dans la supposition que Dieu les a commandées ; mais c’est la matière d’une grande discussion : on peut facilement s’y tromper, car il faut choisir les cérémonies d’une religion entre celles de deux mille.

Un homme faisoit tous les jours à Dieu cette prière :

« Seigneur, je n’entends rien dans les disputes que l’on fait sans cesse à votre sujet ; Je voudrois vous servir selon votre volonté ; mais chaque homme que je consulte veut que je vous serve à la sienne. Lorsque je veux vous faire ma prière, je ne sais en quelle langue je dois vous parler. Je ne sais pas non plus en quelle posture je dois me mettre : l’un dit que je dois vous prier debout ; l’autre veut que je sois assis ; l’autre exige que mon corps porte sur mes genoux. Ce n’est pas tout : il y en a qui prétendent que je dois me laver tous les matins avec de l’eau froide ; d’autres soutiennent que vous me regarderez avec horreur si je ne me fais pas couper un petit morceau de chair. Il m’arriva l’autre jour de manger un lapin dans un caravansérail : trois hommes qui étoient auprès de là me firent trembler ; ils me soutinrent tous trois que je vous avois grièvement offensé : l’un1, parce que cet animal étoit immonde ; l’autre2, parce qu’il étoit étouffé ; l’autre enfin3, parce qu’il n’étoit pas poisson. Un brachmane qui passoit par là, et que je pris pour juge, me dit : Ils ont tort, car apparemment vous n’avez pas tué vous-même cet animal. Si fait, lui dis-je. Ah ! vous avez commis une action abominable, et que Dieu ne vous pardonnera jamais, me dit-il d’une voix sévère : que savez-vous si l’âme de votre père n’étoit pas passée dans cette bête ?

Toutes ces choses, Seigneur, me jettent dans un embarras inconcevable : je ne puis remuer la tête que je ne sois menacé de vous offenser ; cependant je voudrois vous plaire et employer à cela la vie que je tiens de vous. Je ne sais si je me trompe ; mais je crois que le meilleur moyen pour y parvenir est de vivre en bon citoyen dans la société où vous m’avez fait naître, et en bon père dans la famille que vous m’avez donnée. »

1/ Un Juif. 2/ Un Turc. 3/ Un Arménien.

___

Les « Lettres persanes », première œuvre de Montesquieu, publiées dans l'anonymat en 1721, connurent un succès retentissant et furent rééditées plusieurs fois au cours du XVIIIe siècle.

FIN DU BLOG__ « LE Journal d’Uzbek »

NOTA BENE – Les quelque soixante billets quotidiens, parus ici de mars à mai 2022, ont été effacés par l'auteur le 04/09/2022 puisqu'ils sont devenus un LIVRE publié aux Éditions du Net (parution début juillet), en version brochée et/ou reliée ET aussi chez AMAZON en version numérique (kindle).

MERCI de ton attention et de ta fidélité !__

À Boulogne-Billancourt, le 29 avril 2022 - 09 septembre 2022

jeudi 4 septembre 2014

CHOIX DE TEXTES BREFS MIS EN LIGNE


À défaut de pouvoir continuer de lire mon blog, puisque je me suis sabordé ! celles et ceux qui sont sensibles à mon écriture pourront découvrir de très courts textes (poèmes, nouvelles etc.) - entre 1 et 6 minutes ! - déposés sur le site de SHORT EDITION. Une vingtaine à ce jour. Dates de parution et thèmes très variables selon l’inspiration… le temps disponible… la transpiration aussi pour corriger des fautes et polir les mots…

Possibilité également de s’abonner (gratuitement) à ma page « Bellinus » afin d’être prévenu au moment d’une nouvelle parution sur SHORT EDITION.

Merci de ta curiosité et de ta fidélité.

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Lien pour accéder à ma page Short Edition et découvrir mes œuvrettes :

http://short-edition.com/auteur/bellinus


lundi 23 juin 2014

DES PISTES DE SAGESSE (confirmation raisonnée de la fermeture du Blog)

MA SAGESSE DE BASE

(Mes bonnes résolutions)

Au point où j’en suis arrivé (été 2014), après une crise affective violente et surtout un gros travail de réflexion sur moi-même, si je devais résumer en une seule phrase mes points d’attention, j’écrirais : désormais pour moi, si je veux sauver ma peau et adoucir le reste de ma vie, la priorité des priorités, c’est dire oui au présent et au réel – ce qui est équivalent. Fin de l’idéalisme et du romantisme. Ce qui pour d’autres semble évident ne l’a jamais été pour moi depuis 67 ans. Mais aujourd’hui, comme un mirage peu à peu se dissipe dans la brume, tout devient plus net. D’une netteté à la fois lumineuse et aveuglante, donc inconfortable. Car cet acquiescement à ici et maintenant ne va pas de soi et procure une sorte d’ébranlement ambivalent, à la fois cuisant dégrisement et excitation joyeuse ! Je me sens libéré et en même temps démuni. Mais sans cogiter à nouveau : puisqu’il s’agit de réel et de présent, une voie concrète s’ouvre, de mauvaises habitudes à délaisser, de nouveaux réflexes à acquérir. Si possible avec humour et dans une autodérision souriante. Avec aussi ce sentiment de progresser en sortant des sentiers battus : il s’agit bien d’un changement, d’une conversion, d’une metanoia.

Voici les grandes lignes directrices de cette « révolution copernicienne » tirées d’un récent courriel à un jeune ami, le 11 mars dernier. Cet ultime blog pourrait ainsi s'intituler : "Lettre à Rudy".

(…) C'est vrai, Rudy, qu'en toute chose, en toute situation (la conscience de soi, la fidélité à ses valeurs, le couple, le boulot, certaines décisions personnelles importantes à prendre...) il y a une sorte d'ambiguïté : tout n'est pas blanc ni noir. Il y a en nous une sorte de flou artistique, de no man’s land. Parfois, parfois très (trop) longtemps, il faut composer, éviter de trancher, conscient que la colonne des + et celle des - s'équilibre vaille que vaille. Et puis soudain, à un rare moment d'élucidation, ou à l’occasion d’une crise décisive, tout s'éclaire, comme un voile qui se déchire : non, non, ça ne peut pas continuer ainsi, ce n'est pas 'moi' ! Alors on taille dans le vif, on tranche... aïe ! mais c'est pour renaître ou plutôt continuer - autrement.

Personnellement, j'ai connu ce choix, ou plutôt ces choix successifs, d’abord quand j'avais trente ans à peine (quitter le sacerdoce après seulement 5 ans de pratique)... puis au moment de mon mariage (dire ou ne pas dire à ma future-ex que couvait en moi le feu de passions incompatibles avec une union hétéro ?)... puis ma décision de quitter mon patron après de 13 ans de bons et loyaux services sous-payés... puis lors de mon éloignement de O... enfin à propos de mon questionnement sur ma relation (trop) passionnelle avec l'autre O… tout récemment ma décision de mettre fin à mon blog littéraire (Cf. QUAND UN PSEUDO-AUTEUR DRESSE UN BILAN AVÉRÉ, l'avant-dernier Blog qui complète et anticipe la présente réflexion).



Une fois la décision prise, on se sent soulagé mais en même temps un peu mal, disons déséquilibré car on avait appris à combler le douloureux hiatus entre les deux parts de nous-mêmes, à composer, à "faire avec", parfois à faire semblant.

Ceci dit, voici une grave illusion à laquelle il faut, je pense, échapper comme à un mirage : il y aurait une vérité préétablie de chacun d'entre nous, un pedigree idéal gravé dans le marbre de nos gènes. Il y aurait donc une vie à remplir, un cahier des charges à tenir. Progresser, devenir adulte, mûrir serait s'y tenir coûte que coûte, revenir aux invariables plus ou moins trahis sinon négligés. Quelle illusion ! Quel temps perdu ! Pas de prédestination. Pas de Moi idéal préprogrammé à réaliser. La vie s'invente au jour le jour. Notre personnalité (notre sexualité) évolue sans cesse car notre cerveau est étonnant par sa plasticité et son interactivité. En vieillissant - même si on se refuse à pactiser avec l’ambiguïté ou la médiocrité (en soi et autour de soi) - c'est plutôt une pensée rassurante : l'évolution en marche, le droit aux tâtonnements et à l'erreur, la mise à mal et à mort d'un Idéal de soi surévalulé et parfois gravement conceptualisé, surtout quand les mots s'en mêlent (s'emmêlent !) et sacralisent indument le constat de notre Pureté originelle que le Temps aurait écornée ou que les Autres (d'abord maman ?) auraient triturée et déformée !

Excuse-moi, cher Rudy, je n'avais pas prévu de commenter ton long texte ! Surtout pas. Je me suis simplement laissé aller. C'est dire si ta recherche m'a intéressé et stimulé. Merci pour le partage.

Je termine par les quelques points qui suivent, simplement te les proposer. C'est ma "sagesse" actuelle, telle qu'elle est synthétisée dans un petit livre que je recommande à qui cherche et désespère de sa lucidité impuissante et de sa chronique procrastination (André Comte-Sponville "De l'autre côté du désespoir", 119 pages, Editions Accarias, L'Originel, 14,50 €).

Cette "bible" ouverte sur mes genoux, je la feuillette, en notant pour toi, pour moi aussi (bis repetita placent) les points principaux - histoire de réviser. Vois si ça t'inspire, si des harmoniques s'en dégagent :

- Le réel ? C'est devenir ici et maintenant car le présent seul est réel.

- La solution de l'énigme, c'est qu'il n'y a pas d'énigme ! (Wittgenstein)

- Jouir complètement, c'est jouir désespérément. La seule façon d'être satisfait, c'est de jouir tout en comprenant qu'on ne peut l'être.

- Tout est passager, tout est en mouvement. Tous sont différents, chacun a sa propre identité.

- L'angoisse ? La nostalgie ? La macération intellectuelle ? Ce ne sont que des formes du refus, la résistance, la protestation de l'ego devant le fait de l'impermanence. " Pour effacer la tristesse de votre vie, rappelez-vous constamment que tout ce qui vient s'en va."

- Il n'y a pas d'ego heureux ni de bonheur égoïste. Devenir UN, c'est-à-dire se réconcilier avec l'unité de Tout, c'est renoncer aux pièges de l'ego. "Tous les êtres sont autres en réalité, il est donc vain de s'attendre à ce quelqu'un d'autre se conduise comme "je" le désire : c'est contre nature !"

- L'espoir est le plus grand ennemi de l'homme. "Je ne désire rien du passé. Je ne compte plus sur l'avenir. Le présent me suffit. Je suis un homme heureux, car j'ai renoncé au Bonheur." (J. Renard, Journal)

- Le travail de deuil à propos de soi (au sens freudien), c'est le processus adaptation au réel. Dire oui à ses désirs et à leur insatisfaction, oui à soi-même et à ses contradictions, dire oui au RÉEL."

- Le bonheur c'est donc quand je n'espère rien d'autre que ce qui est.

- L'idéal, lui, n'est que refus et mensonge. Le mental toujours nie. Le mental te trahit et crée l'illusion. Il n'y a que des causes et des effets, que des actions et des réactions. Il n'y a que ce qui arrive, toujours changeant, toujours différent." Vous devez être un "oui" sans aucun "non". Il y a EST. Il ne peut y avoir "DEVRAIT ÊTRE"."

- La liberté est le bien suprême mais dans l'acceptation de la dépendance.

- Le sage est un homme d'action. Activité pour tout ce qui dépend de nous ; passivité pour tout ce qui n'en dépend pas.

- Se méfier du mental. "On appelle mental le processus qui fait que l'on souhaite, non pas ce qui est, mais quelque chose d'autre, de différent et de séparé."

- À propos de l'émotion, l'accepter sans la contrecarrer. Car toute émotion refusée s'accroît. Il ne s'agit donc pas d'argumenter, mais de voir et d'accepter. Accepter le réel, quand on peut. Ses émotions, quand on ne peut pas. Accepter son incapacité à... accepter !

- Ne pas faire semblant. Ne pas se grimer le cœur ou l'âme. Ne pas théâtraliser sa vie. S'accepter tel qu'on est. " Accept yourself andbe happy."

- Personne n'aime personne. Chacun n'aime que soi. Et pourtant… La voie, c'est d'aller de l'amour facile (amour passion) à l'amour universel.

- Il s’agit de résister à l'emprise du passé (agissant dans nos émotions). Car le passé insatisfait enserre le présent dans ses griffes. Le passé survit en effet dans le présent comme une cicatrice (qui démange ou irrite) à proportion de nos blessures, de nos traumatismes, de nos frustrations. L'attente (même vis-à-vis de soi, d'un hypothétique Meilleur) ne peut être qu'un effet de la nostalgie, du regret, du ressentiment, du refoulement... On ne tend vers l'avenir (meilleur) que pour fuir ou retrouver ce qui fut. La douleur est première. La perte est première. Il n'y a pas d'autre esclavage dans la vie que celui du passé, réactivé ou fétichisé par le mental effervescent et tyrannique.

- L'ego n'a aucune existence propre. Il n'est qu'un autre nom pour le mental. Il ne s'agit pas de le supprimer mais de l'élargir, de le désenclaver.

La lucidité seule. L'action seule, qui en découle. Rien à espérer puisque tout est là. Rien à croire, puisque tout est à connaître. Rien à refuser, puisque tout est à faire.

Fin du digest ! Vite, Rudy, d'un clic je te l'envoie et de l'autre, je vais préparer un succulent café que je dédie au seul et délicieux Présent ! (même si, ce matin, je suis perclus de douleurs arthritiques à ne pas pouvoir poser le pied). Mais c'est mon Réel. Faire avec. Et comme tout passe... tout casse... tout lasse... tout trépasse...! Demain j'aurai forcément moins mal. Chic !

L'internaute l'aura compris : plus que jamais, pour toutes les raisons (vitales) ci-dessus énoncées, je persiste et signe en confirmant aujourd'hui la fermeture de mon Blog annoncée en février dernier. Et si quelque internaute peut piocher ici ou là dans mes élucubrations un point, un seul, pouvant l'aider à redresser la tête et à réchauffer son cœur, et à se remettre en route... eh ! bien, j'en serais ravi secrètement récompensé, puisqu'il ne s'agit pas de s'absenter ni de s'effacer (peut-être, en ce qui me concerne, me consterne aussi ! échapper au piège de la médiatisation et du zapping !), il s'agit de VIVRE.

Désespoir et courage, confiance et paix : le réel est à prendre ou à laisser.

PRENDS !.


A Boulogne-Billancourt, ce 23 juin 2014.

POST SCRIPTUM le 14 juillet 2014

Silence.
Intériorisation.

Recentrement.

Ascèse.

Dégrisement.

Méfiance.

Confirmation d'une très longue cure d'abstinence médiatique et joyeux abandon de l'écran hypnotiseur.

Recours au rire silencieux devant l'estrade des bateleurs en jeans prolétariens ou en liquettes immaculées.

Mécréance salutaire face aux grands-messes internationales et à la montée des enchères eschatologiques.

Retour au sage de Sils-Maria et, jusqu’au ressassement muet, à son verbe indémodé :

« ''Comme aucune voix neuve ne s'élevait

Vous avez répété des paroles d'autrefois.'' »

Retrait, désintoxication et d'abord clairvoyance devant un tel fatras : exhibition narcissique, phraséologie bouffie, laïus épidermiques... sinistre époque entretissée de prétentions formelles et de néant existentiel que j'ai le premier adulée et servie. Par addiction plus que par orgueil, par ennui plus que par conviction, mes indolentes motivations se renforçant lâchement les unes les autres. Car la Toile éthérée ou la pâte à papier pullulent de Mammons virtuels travestis en nains ergoteurs et en scribes moralisateurs auxquels je me mesurais sottement sans trop y croire vraiment : tous ces Ego autoproclamés et gonflés d'ineptie dont la basse-cour servile bruisse de twets, clips, zapping, podcasts, rumeurs invérifiées, analyses définitives, fuites organisées, déballages tous azimuts, scandales préfabriqués, débats télécommandés, psy show non-stop et fast book indigestes, plagiats, razzias, contrefaçons, égopétitions, autoparodies, pathos surexploité, vérité maquillée, langue estropiée, tirages gonflés, intox, botox, copier-coller, référents éculés, papy Sigmund, mister God et Facebouc qui pue… tout ce dégueulis en ligne ! LOL !! Ras-le-bol !!!! La sincérité en est par avance minée, l'intelligence escamotée, la beauté translookée et même le prétendu retour aux fondamentaux, quand ce ne sont pas les éléments de langage, a quelque chose d’obscène et de frelaté.

Mea culpa.

Mea maxima culpa !

Remords du fils prodigue et retour au Poète qui l'avait pourtant mis en garde : « Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s'il pousse ses racines au plus profond de votre cœur. Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s'il vous était défendu d'écrire ? Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit : “Suis-je vraiment contraint d'écrire ? ” Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. »


J'ai creusé, cher Rainer-Maria : dents serrées, cœur cousu, page blanche, j’opte pour l’absence.

dimanche 23 février 2014

QUAND UN PSEUDO-AUTEUR DRESSE UN BILAN AVÉRÉ...






Peut-être suffit-il d'un seul livre... "le" livre de trop... pour que le bel équilibre soit rompu... et que tout bascule... d'abord dans le vide terrifiant... pour atterrir enfin sur la terre ferme du Réel... ?


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Composition originale de Paul OCTAVIOUS

	Copyright ©2011 Paul Octavious C.. All Rights Reserved

Constat :

1/ J’échafaude souvent de toutes pièces des Concepts, des Idéaux– surtout l’Amour ! – (mais aussi l’Avenir, le Bonheur etc.) qui n’existent pas et je m’épuise à courir après ces sublimes chimères. Avec des conséquences déplorables : obsession, migraines, insomnie etc.
(Tandis que l'Autre s'attriste ou se décourage...)



2/ Je projette souvent dans la tête de l’autre un scénario catastrophe qui n’existe pas (« il » ne m’aime plus, « elle » m’en veut » etc.) et ces hypothèses mélodramatiques me tourmentent délicieusement.

3/ Par mon délire littéraire signé “Michel Bellin”, par mes mots effervescents (autofictions, blog…), je monte en mayonnaise une affabulation certes sincère mais inauthentique et qui ne correspond pas à mon « moi » profond (Michel Combe). D’où risque de schizophrénie pour moi et de déstabilisation pour autrui (Qui écrit ? Qui est qui ? Lequel des deux croire ? À prendre au pied de la lettre ou non ? Etc.)

Remèdes :

1/ Dès la première alerte, débrancher le mental en m’adonnant à une activité concrète : aller marcher, tenir mes comptes, jouer du piano… ou simplement manger, dormir etc. Me méfier de la lecture car, très vite, le mental prend la tangente et revient à ses chères divagations !

2/ Essayer de diminuer mon activité littéraire, du moins mes productions trop subjectives, impudiques voire exhibitionnistes. Peut-être fin du blog annoncée. N’ai-je pas écrit dans mon dernier ouvrage :

« Littérature plus mystificatrice que rédemptrice. En un mot, il s’agit de préférer la prose au poème ou, si l’on veut, le grêle flûtiau au ronflant violoncelle. Sans même parler de l’emblématique bandonéon ! (Même si le pari est déjà perdu puisque le “Je-Auteur” continue de faire des livres, fussent-ils ebooks, et qu’il n’a pas encore osé allumer la mèche sous son maudit blog !) »

3/ Faire confiance à l’autre, interpréter son silence ou son absence de manière positive voire terre à terre (il a égaré son portable, elle est en déplacement…) afin de désamorcer mon anxiété délirante. Le mieux : ne rien imaginer du tout !

3/ Autres remèdes ? À chercher, à collecter. (Toutes les suggestions seront bienvenues et accueillies avec reconnaissance à condition qu’elles émanent d’une expérience personnelle analogue et non de blabla ou du y’a qu’à !):

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PS Les commentaires ici, c'est pas fait pour les chiens !

Mes 4 citations fétiches :

Souvent je me les récite, je suis persuadé de leur vérité, mais je ne parviens pas à me les appliquer ! Toujours hélas les maux des mots…

« Savoir aimer, c’est ne pas aimer. Aimer, c’est ne pas savoir. » (Marcel Jouhandeau)

« Je ne désire rien du passé. Je ne compte plus sur l’avenir. Le présent me suffit. Je suis un homme heureux, car j’ai renoncé au bonheur. » (Jules Renard, Journal)

« Ô dieux, donnez-moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer, la sagesse de distinguer entre les deux. » (Marc-Aurèle).

« La seule cure contre la vanité, c’est le rire, et la seule faute qui soit risible, c’est la vanité. » (Bergson, Le rire).


Voici mon état des lieux et mes objectifs soigneusement notés ce 9 février 2014. Et je récidive le 23 du même mois ! Et aussi le 10 mars pour noter une citation. C'est dire ma détermination !

Le « hic », dans mon livre L@mour texto (un bel exemple d’autofiction dévastatrice !), j’ai noté :

 Les résolutions, ce qui est bel et bon, c’est quand on ne les tient pas.

Alors ?!!!

Il n'empêche, Roland Jaccard a raison : "La médiocrité assumée est moins assommante que le pathos du génie méconnu" (in Sexe et sarcasmes).

Donc, j'assume et m'absente,
... hors confessions complaisantes.


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CINQUANTE NUANCES SANS RAPPORT AVEC LES DESSOUS CHIC D'ANASTASIA !



Nuances, vous avez dit "Nuances" ? Et cinquante, en plus !!! Pure impertinence. Rien à voir avec la trilogie. Simple rouerie publicitaire assumée autant que moquée. Car si le titre de cette somme homoérotique est un clin d’œil au fameux autant que surfait best-seller anglo-saxon, ici, nulle brunette en chaleur ni dérives SM au fond d'un cottage. Rien à voir, on vous dit, avec les dessous chic d'Anastasia : ici des mecs, rien que de jeunes mecs bandants et hypercool pour répondre aux invites facétieuses de l’auteur.

Oui, dans « Cinquante nuances de Gays », tout n’est qu’acquiescement et connivence, douceur et volupté, liberté et bonne humeur. Et humour ! En témoignent les titres des 11 nouvelles : Black Angel, Ivresse alpine, Grains de malice en Aunis, Sarabande en b-Dur (BWV 69), Charme et splendeur des plantes d’intérieur…

À partir de son concept favori (“ Le sexe ? Une urgence sans raison ! ”), l’écrivain récidiviste s’en donne à corps joie et, se mettant gaillardement en scène, va droit au but : faire jouir et se réjouir son lecteur (pourquoi pas sa lectrice ?!). Mais sans vulgarité ni outrance, uniquement par la cocasserie des situations, la puissance de l’imagination, l’anachronisme et le pastiche, le rythme de la phrase, la musique des mots, la magie de la langue française, bref, le Style. Avant la verge, au commencement était le Verbe. In pricipio erat verbum… Et la parole est devenue chair ! Tel est le défi de l’écrivain érotomane : faire rimer sextoy avec Tolstoï en réécrivant “ Guerre et Pet ” (Cf. la finale tonitruante de 'Charme et splendeur' !), n’en déplaise aux tâcheron(ne)s du pornochic et à leurs aficionados analphabites. Au commencement est la Littérature. Avec cette seule consigne : non pas “Fais du fric !”, mais “ Lis tes ratures ! ” Une autre nuance de taille…

Bref, trêve de pastiche, le credo de Michel BELLIN tient en peu de mots. L'âme n'existe pas, seul existe le corps. Le corps sexué. L'âme, c'est la bite ; la bite, c'est l'âme. Élan vital ! Dès lors, ceux qui font profession de haïr le corps pour mieux cultiver l'âme (spécialement dans le catholicisme que l'auteur connaît bien pour y avoir trop longtemps moisi), ceux-ci dépérissent. À l'inverse, ceux qui accueillent librement leur (homo)sexualité, ceux-là récoltent un supplément de vitalité heureuse. Tous leurs sens en sont stimulés : l'ouïe (Sarabande en b-Dur BWV 69), la vue (Zoltan Pollock) et jusqu'à la moindre papille (Pause-chantier)… Les barrières, raciales et autres, ne peuvent que s'effriter (Black Angel et Charme et splendeur…) tandis que l'estime de soi, enfin restaurée, permet d'accéder à l’âge adulte (Ivresse alpine). Tout est donc bien qui finit bien : que la fête commence et que triomphe la Vie (Record paralympique) !

Ceci est mon Corps, prenez… Vaste programme ! Finalement, camouflé sous un titre pompeux autant que pompé, ce modeste recueil de nouvelles érotiques n'a d'autre ambition que de troubler et de divertir en illustrant plaisamment l'adage de Chamfort (1795) : "Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi ni à personne, voilà, je crois, toute la morale" (Maximes et anecdotes).

Sans oublier que jouir sans se réjouir, ce n'est pas encore jouir…

Bon appétit !

« Une lecture jubilatoire ! »

(Marc Le Quillec, TETU)

« Lecture euphorisante. Avec Bellin, on se prend à croire que nos rêves peuvent sans problème devenir réalité. »

(Eric Garnier, PAGAYE INFOS)

« Extrême qualité de la langue, grande maîtrise de la tension érotique (…) L’auteur fait preuve d’une virtuosité dans le verbe qui confine à l’orgasme. »

(Benoît Migneault, FUGUES)

Pour déguster quelques extraits, cliquer sur le lien :

http://www.youscribe.com/catalogue/livres/litterature/litterature-erotique/cinquante-nuances-de-gays-2401878

Pour l'achat de l'ebook, à un prix très attractif (moins de 3 €!) :

http://www.amazon.fr/CINQUANTE-NUANCES-DE-GAYS-homo%C3%A9rotiques-ebook/dp/B00IREANTO/ref=sr_1_4?s=digital-text&ie=UTF8&qid=1395235557&sr=1-4&keywords=michel+bellin

J. L'APOSTAT DE RETOUR



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« Vient un moment où chacun dit : “ou Dieu ou moi ”,

et s’engage dans un combat dont tous deux sortent amoindris. »

(Cioran, Syllogismes de l’amertume. Citation de la 4ème de couverture.)

Un témoignage rare, une réédition inespérée ! Devenu introuvable, le tout premier livre de Michel Bellin – qui depuis en a écrit une vingtaine – est enfin réédité en version numérisée (une exclusivité YouScribe / Littérature).

À l’époque (1996) « J. L’APOSTAT – Fragments d’une errance » avait surpris, voire choqué, bon nombre de lecteurs, dont les anciens paroissiens de l’auteur. Celui-ci s’expliquait enfin, près de 20 ans plus tard, sur son lancinant mal-être sacerdotal avant son départ à la sauvette un jour d’été.

Un rien provocateur, jouant à fond la carte de la sincérité, ce livre est à la fois une quête, une itinérance, une expérience : celles d’un homme autrefois prêtre, puis époux et père, bientôt homosexuel et qui découvre que son monde intérieur, fait d’évidences et de certitudes, est devenu une “ citerne fissurée ”. Autant que le fond, la forme déconcerta les premiers lecteurs puisque J. L’APOSTAT est la fois images, dessins, témoignage, journal intime, roman inachevé… avec une lancinante question : qui est le “J” du titre et pourquoi la vie de l’antihéros - prêtre ou empereur - fut-elle si brève ? Par-delà une destinée particulière, à travers les tourments d’une âme passionnée autant qu’idéaliste, cet essai atypique fait revivre la crise du catholicisme dans les années 70, singulièrement l’hémorragie de son (jeune) clergé dont on mesure un demi-siècle plus tard les conséquences pastorales catastrophiques autant que l’absence de remèdes institutionnels. C’est dire la cruelle et absurde actualité de ce témoignage hors-normes.

Dans cette réédition scrupuleuse (mise en page originale de l’imprimeur savoyard), le lecteur découvrira ou retrouvera bien sûr – outre d’étonnantes illustrations en noir et blanc – la postface fraternelle de Mgr Jacques Gaillot, lui aussi emporté – pour d’autres raisons – dans la tourmente d’un 'aggiornamento' catholique sans cesse renvoyé aux calendes vaticanes.

« Ils réchauffent leurs museaux gelés en discutant des amours des autres,

à cela près qu’il leur est interdit de réchauffer aussi le tréfonds de leur âme. »

(Eugène Drewerman, Kleriker. Épigraphe du livre)


Pour lire quelques extraits en ligne, cliquer sur le lien ci-dessous :

http://www.youscribe.com/catalogue/livres/litterature/creation-litteraire/j-l-apostat-fragments-d-une-errance-2400045

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